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Yorkshire, bien que Roger soit un clerc séculier et Guillaume un chanoine du prieuré
augustinien de Newburgh 152 . Tous deux sont considérés comme des auteurs
relativement fiables par les historiens modernes, même si David Corner considère que le
régit de Hoveden est de loin le travail le plus informé et le plus fiable de
l’historiographie anglaise du XII e siècle 153 . Contrairement à celui d’Hoveden en effet, le
travail de Newburgh comporte de nombreux commentaires qui laissent percer sa
personnalité. Contrairement à Hoveden aussi, Newburgh ne peut compter que sur des
chroniques plus ou moins contemporaines comme l’œuvre de Symeon de Durham,
Henri de Huntingdon, Jordan Fantosme, Richard de Devizes, etc.
À partir des années 1180, ils sont rejoints par Radulf de Diceto, doyen de la
cathédrale St Paul de Londres, dont les Imagines historiarum couvrent la période allant
du début du règne de Henri II à 1199, les dernières années allant jusqu’à 1203 étant
probablement l’œuvre d’un continuateur anonyme 154 . La richesse de sa chronique
s’explique par sa proximité des milieux du pouvoir : il correspondait avec les rois et les
prélats et avait accès aux registres royaux. Il offre une image positive d'Henri II qu'il
décrit comme un bon roi intransigeant et un bon père qui sait pardonner à ses fils 155 .
Ces chroniques sont sans doute les mieux informées, tenant leurs sources de
première main, ce qui est rarement le cas des narrations monastiques, qui réutilisaient la
plupart du temps des matériaux indirects. Leurs informations historiques sont donc
souvent superficielles. Quelques unes font exception, cependant.
Ainsi, Gervais de Canterbury (v. 1141 – v. 1210) moine à Christchurch en 1163
fut un témoin direct des troubles de l’affaire Thomas Becket 156 . Il travaille à partir des
années 1190 sur les oeuvres de Jean de Salisbury, Alan de Tewkesbury et Herbert of
Bosham, qu’il entreprend de continuer. Par ailleurs, la présence du primat d’Angleterre
et des hommes de pouvoir qui gravitaient autour de lui faisait de Canterbury un centre
d’information central, et pas seulement des nouvelles ecclésiastiques en provenance de
Rome. À partir de 1173, en effet, le pèlerinage sur le tombeau de Thomas Becket fait de
la cathédrale un lieu d’échanges et de rencontres des plus fréquentés d’Angleterre, un
152
GILLINGHAM, J., « Two Yorkshire historians compared : Roger of Howden and William of
Newburgh », H.S.J., 12 (2002), p. 15-37.
153
Ibid. cite CORNER, D. J., « The earliest surviving manuscripts of Roger of Howden’s Chronica »,
E.H.R., 98 (1983), p. 297.
154
GILLINGHAM, J., « Historians without hindsight : Coggeshall, Diceto and Howden on the early years
of John's reign », dans King John. New Interpretations, 1999, p. 1-26cite GREENWAY, D. E., « The
succession to Ralph de Diceto, dean of St. Paul's », Bulletin of the Institute of Historical Research, 39: 99
(1966), p. 86-95.
155
GRANSDEN, A., Historical Writing in England, 1998, p. 230-36.
156
GERVAIS DE CANTORBERY, The Historical Works, 1965 [1880].
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