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sous le règne d’Henri II et dont il va véritablement faire l’emblème de son règne : le roi
Arthur.
La découverte des restes d’Arthur et Guenièvre à Glastonbury et la construction
d’une idéologie dynastique chevaleresque et « impériale »
L’association Richard/Arthur a longtemps résonné dans l’imaginaire médiéval et
se poursuit même jusqu’à nous à travers le thème de l’attente du retour du héros,
notamment grâce aux échos qu’en a reproduit Walter Scott dans Ivanhoé au début du
XIX e siècle. Arthur était avant tout un roi breton, figure héroïque de l’imaginaire
britannique, dont la légende imprègne l’ensemble des élites européennes du XII e siècle,
alimentant l’idéal de la chevalerie occidentale 56 . Depuis la rédaction de l’Historia
Regum Brianniae de Geoffroy de Monmouth, dans les années 1130, la légende du roi
Arthur rencontre un succès ininterrompu, notamment au travers de sa traduction et de
son adaptation dans les années 1150-1170 par Robert Wace dans le Roman de Brut qui
en faisait une référence plus œcuménique 57 . À partir du règne de Richard et plus
précisément de 1191, lorsque sont découvertes des tombes présentées comme celles du
roi Arthur et de la reine Guenièvre à Glastonbury, le mythe rencontre la réalité 58 . La
découverte de ces tombes, sous deux pyramides couvertes de vieilles inscriptions
devenues illisibles dans le cimetière de l’abbaye, donnait en effet aux vastes
constructions littéraires et mémorielles rédigées sous Henri II un support matériel pour
le développement d’un véritable culte. En cherchant à distinguer dans cet événement ce
qui relevait de la concertation politique de la supercherie monastique, Amaury Chauou
rejoint largement les analyses de Dominique Boutet : s’il y a certes eu une machination
de la part des moines, visant à attirer de nouveaux pèlerins pour financer la
reconstruction de leur abbaye détruite par un incendie en 1184, celle-ci était
vraisemblablement sinon orchestrée (selon Giraud de Barri) du moins couverte par la
monarchie Plantagenêt. Cette thèse allait à l’encontre de celle d’Edmond Faral qui
refuse de croire en une intervention réelle du roi, qui aurait eu pour objectif de s’allier le
56
BARTHÉLEMY, D., La chevalerie. De la Germanie antique à la France du XIIe siècle, 2007, p. 373-
476.
57
GEOFFROI DE MONMOUTH, The Historia Regum Britannie, 1985; GEOFFROI DE MONMOUTH,
Histoire des rois de Bretagne, 1992 ; ROBERT WACE, Arthur dans le Roman de Brut, 2002.
58
CHAUOU, A., L'idéologie Plantagenêt : royauté arthurienne et monarchie politique dans l'espace
Plantagenêt, XIIe-XIIIe siècles, 2001, chapitre 6, voir également NITZE, W. A., « The exhumation of
King Arthur at Glastonbury », Speculum, 9 (1935), p. 355-361; ALCOCK, L., Arthur's Britain : History
and Archaeology AD 367-634, 1974; GRANSDEN, A., « The Growth of the Glastonbury Legends in the
Twelfth Century », J.E.H., 27 (1976), p. 337-358; ASHE, G., The Discovery of King Arthur, 2003 ;
BOUTET, D., Charlemagne et Arthur ou le roi imaginaire, 1992.
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