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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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à Westminster, car nul document n’en fait mention à cette date, mais d’une jetée en bois<br />

qui permettait d’accoster face au quai du palais. Dans les rouleaux de l’Échiquier<br />

normand, des mentions de pont apparaissent également en 1195, où £ a 40 et 11d. sont<br />

attribuées, entre autre, pour les travaux d’un pont sur l’Orne à Argentan 235 .<br />

Le patronage royal témoigne ainsi de l’intense activité de constructions de ponts<br />

en cette fin du XII e siècle. Lorsqu’ils étaient fortifiés, ces ponts nécessitaient, à l’instar<br />

de toutes les fortifications du royaume, une licence royale, ce qui permet à la monarchie<br />

anglaise de contrôler ces constructions et d’accroître l’assise territoriale de son pouvoir.<br />

L’autorité royale se renforce également au travers du règlement des conflits qu’un pont,<br />

en tant qu’infrastructure reliant deux territoires, ne manquait pas de susciter. À mesure<br />

que les délimitations territoriales se précisent, les ponts deviennent en effet de plus en<br />

plus souvent des objets de litiges. Roger de Hoveden relate ainsi le conflit qui met aux<br />

prises, à la fin des années 1190, le roi d’Écosse et l’évêque de Durham et comment il est<br />

résolu par l’arbitrage des agents royaux :<br />

Cette année là, il y eu des inondations dans toute l’Angleterre, qui<br />

emportèrent ponts, moulins et maisons. Le pont de Berwick fut ainsi<br />

emporté et comme Guillaume, le roi des Écossais, et le comte Patrick,<br />

le gardien de Berwick, qui était aussi temporairement justicier du<br />

royaume d’Écosse, voulaient reconstruire le pont, l’évêque de<br />

Durham leur interdit formellement de renforcer le pont qui se trouvait<br />

sur ses terres. Le pont ne put donc être construit et celui l’évêque ne<br />

put être renforcé, comme il l’était auparavant. Cependant, sur le<br />

conseil de Guillaume de Stuteville, l’évêque de Durham, accepta<br />

finalement que le pont qui se trouvait sur sa terre soit renforcé, selon<br />

la convention qui avait faite entre le roi d’Écosse et Hugues évêque de<br />

Durham, son prédécesseur 236 .<br />

Guillaume de Stuteville, shérif du Northumberland, intervient ici comme le<br />

représentant de la royauté, faisant prévaloir le bien de tous sur les intérêts conflictuels<br />

des deux parties. La question du renforcement du pont est en réalité centrale pour<br />

235<br />

MRSN, I, p. 210: in operationes pontium de Ogna et de juxta castrum et aula cooperienda et campo<br />

hordando ad duellum tenendem.<br />

236<br />

HOVEDEN, IV, p. 98, (1999) : Eodem anno exstitit in Anglia et in finibus eius tanta aquarum<br />

inundatio, quod pontes et molendini et domus asportabantur. Ponte autem de Berwic asportato, cum ex<br />

praecepto Willelmi regis Scottorum comes Patricius custos de Berwic, et tunc temporis summus<br />

justitiarius totius regni Scottorum, pontem illud de Berwic reaedificare vellet, prohibitum est ei ex parte<br />

Philippi Dunelmensis episcopi, ne pontem illum in terra sua firmaret. Pons quidem ille fieri non potuit,<br />

nisi firmaretur in terra Dunelmensis episcopi, sicut prius erat. Tandem vero praedictus episcopus<br />

Dunelmensis, consilio Willelmi de Stutevilla, permisit pontem illum fieri et in terra sua firmari, salva<br />

conventione quae facta fuerat inter ipsum regem Scotiae et Hugonem Dunelmensem episcopum,<br />

praedecessorem suum.<br />

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