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plus de 15000 vers 1300 46 . Tandis qu’à la fin du XI e siècle, la construction de moulin<br />

n’était encore le fait que des principaux aristocrates, dans les années 1170-80, Daniel<br />

Pichot estime que la diffusion des moulins était telle que de simples domini pouvaient<br />

être désormais équipés 47 . La construction de moulins restait cependant contrôlée et<br />

nécessitait une autorisation des autorités publiques dans la mesure où les moulins<br />

impliquaient un usage des cours d’eau (déviations, canalisations, etc.) qui relevait du<br />

droit de ban. C’est ainsi que les Templiers reçoivent en 1159, une autorisation royale<br />

pour construire un moulin sur les terres qu’ils possédaient à Londres :<br />

Je concède aux chevaliers du Temple de Jérusalem le lieu sur la Fleet,<br />

près de Baynard’s Castle et toute la rivière de la Fleet pour y faire un<br />

moulin et un mésuage sur la Fleet près du pont pour le salut de mon<br />

âme et la stabilité de mon royaume et pour l’âme de mon aïeul le roi<br />

Henri et de tous mes ancêtres. 48<br />

Cette autorisation a la forme d’une concession et d’une donation pieuse, parce que les<br />

destinataires composaient une communauté religieuse, mais si cette concession entre<br />

dans une économie du salut, elle s’inscrit également dans un projet plus général<br />

concernant toute la communauté du royaume et sa stabilité.<br />

Les moulins deviennent ainsi rapidement une machine symbolisant le pouvoir<br />

seigneurial, non seulement parce qu’ils représentaient la puissance publique du<br />

seigneur, son droit de ban, mais aussi parce que ce droit permettait à ses détenteurs d’en<br />

tirer des revenus dits « banaux ». Selon Daniel Pichot, la moltura qui était le<br />

prélèvement banal lié au moulin dans l’ouest de la France, était perçue sans doute dès le<br />

milieu du XI e siècle en Anjou et dans le Maine 49 .<br />

46<br />

DARBY, H. C., Domesday England, 1986, p. 361, voir LANGDON, J., Mills in the Medieval<br />

Economy. England 1300-1540, 2004.<br />

47<br />

PICHOT, D., « Le moulin et l’encellulement dans l’ouest français (XIe-XIIIe siècles) », dans Moulins<br />

et meuniers dans les campagnes européennes IXe-XVIIIe siècle, 2002, p. 111-129.<br />

48<br />

Acta Plantagenêt (1554H) : Sciatis quod ego dedi et concessi militibus Templi Ierusalem' locum super<br />

Flietam iuxta Castellum Bainardi et totum cursum aque de Fliete ad faciend(um) ibi molendinum et unum<br />

masagium super Flietam iuxta pontem de Fliete pro salute anime mee et pro stabilitate regni mei et pro<br />

anima regis Henrici aui mei et omnium antecessorum meorum.<br />

49<br />

PICHOT, D., « Moulins et société dans le Bas-Maine (XI-XIIIe siècles) », La Mayenne, Archéologie,<br />

Histoire, 19 (1996), p. 39-53 reprend les analyses de R. Fossier qui décelait une coïncidence de date entre<br />

les mentions de moulins et le renforcement de la seigneurie, ce qui tendrait à favoriser l’hypothèse que le<br />

moulin pourrait se présenter comme un constituant essentiel de la seigneurie. (Observation dans l’ouest et<br />

le centre de la France : deux phénomènes d’équipement sont synchroniques des deux phases de<br />

l’évolution successive du pouvoir). FOSSIER, R., « L'apparition des moulins et l’encadrement des<br />

hommes », dans L'Histoire des sciences et des techniques doit-elle intéresser les historiens ?, 1982, p.<br />

230-248.<br />

238

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