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facteur de l’émergence d’une conscience « patriotique » ou identitaire ? Autrement dit,<br />

et pour reprendre la formulation de Daniel Power : dans quelle mesure les enjeux<br />

cristallisés autour de la frontière ont-il permis à l’aristocratie de ces espaces d’associer<br />

le fait d’être « normand » au fait d’être en Normandie ? 69<br />

1.2- L’intensification du conflit et la construction territoriale de la<br />

frontière normande de 1189 à 1200<br />

Les événements des années 1190-1204 sont désormais bien connus grâce aux<br />

nombreux témoignages qui donnent des points de vue provenant de chaque parti. Il ne<br />

s’agira donc pas ici de reprendre le fil chronologique qu’en donnent les chroniques mais<br />

plutôt de partir de la série de traités successifs, en regardant leur conséquences sur les<br />

constructions, pour saisir les évolutions géographiques mais aussi normatives de la<br />

frontière normande à cette date.<br />

1.2.1- D’Azay à Gaillon (1189-1195)<br />

Selon Robert-Henri Bautier, le traité d’Azay, signé entre Henri II et Philippe<br />

Auguste, à la veille de la mort du roi d’Angleterre, tournait une page dans les relations<br />

conflictuelles entre Plantagenêt et Capétiens, préfigurant la série de traités des années<br />

1190. La principale fonction de ces traités est alors de délimiter les frontières non<br />

seulement à partir de la liste des possessions réciproques mais également en imposant la<br />

démilitarisation d’une zone intermédiaire entre deux regnum (carte 4.6) 70 . L’original du<br />

traité d’Azay a disparu, il en reste une trace dans la chronique de Roger de Hoveden qui<br />

en propose une copie. La question des appartenances réciproques aux frontières est y<br />

exprimée ainsi sous forme de condition :<br />

Le roi de France et le comte Richard tiennent entre leurs mains les<br />

cités du Mans et de Tours et le château de Château-le-Loir et de Trôo<br />

ou si le roi d’Angleterre préfère, le roi de France et le comte Richard<br />

tiennent les châteaux de Gisors, de Pacy et de Nonancourt, jusqu’à ce<br />

que tous soient divisés ainsi par le roi de France … 71<br />

69 POWER, D. J., « What did the frontier <strong>of</strong> angevin Normandy comprise? », dans A.N.S., 1994, p. 181-<br />

202; POWER, D. J., The Norman Frontier in the Twelfth and Early Thirteenth Centuries, 2004.<br />

70 BAUTIER, R. H., « Le traité d'Azay et la mort de Henri II Plantagenêt. Un tournant dans la première<br />

guerre de cent ans entre Capétiens et Plantagenêts (juillet 1189) », dans Études sur la France capétienne.<br />

De Louis VI aux fils de Philippe le Bel (recueil d’articles), 1992, p. n° V.<br />

71 HOVEDEN, II, p. 365-366 : Et rex Franciae et comes Ricardus tenebunt in manu sua civitatem<br />

Cennomannis et civitatem Turonis et castellum Ligdi et castellum de Trou vel si rex Anglie maluerit rex<br />

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