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Plantagenêt depuis que Léopold Delisle et Jean-René Gaborit ont démontré le fort taux
de faux concernant ces chartes de fondations émanant des Plantagenêt en faveur des
Grandmontains 349 . C’est le cas notamment de la charte de Sermaize, comme sans doute
de la confirmation par Richard, en 1195, des trois fondations de La Meilleraye,
Barbetorte et Bonneray 350 . Elizabeth Hallam conclut néanmoins de l’étude de ces
chartes authentiques ou fausses qu’Henri II fut vraisemblablement le fondateur de La
Meilleraye et qu’Aliénor fonda la celle de Bonneray, tandis que les celles de Sermaize,
Barbetorte ne reçurent sans doute que de simples dotations. Pascale Gadé mentionne
également la fondation par Richard d’une celle à Chassay-Grammont, vers 1196, qui est
l’un des rares établissements à être conservé pratiquement intact depuis sa fondation 351 .
C’est en effet par la charte de confirmation qu’il émet à Niort, le 15 décembre 1194, que
l’on connaît la plupart des fondations grandmontines des Plantagenêt du Poitou. Mais la
charte confirme également des fondations aristocratiques comme c’est le cas de Bois-
d’Allonne fondée par Guillaume Larchevêque, seigneur de Parthenay en 1182 352 .
Outre ces confirmations, Richard fonde également trois autres abbayes dans
cette même région, entre le 5 et le 8 mai 1190, alors qu’il se prépare à partir en
Croisade. Le 5 mai, tandis qu’il est à Luçon, Richard émet une charte installant une
communauté de Prémontrés en lisière de la forêt de la Genétouze près le La Roche-sur-
Yon. Les moines édifièrent un oratoire au « Lieu-Dieu », mais les terres données n’étant
pas assez fécondes, ils obtinrent du roi, à son retour, un autre site à Jard-sur-Mer sur le
349 Recueil des actes d’Henri II , introduction, p. 296-303; GABORIT, J.-R., "L'architecture de l'ordre de
Gammont"; BECQUET, J., « Les grandmontains de Vincennes: signification d’une fondation », dans
Vincennes aux origines de l'état moderne, 1996, p. 137-144 propose une interprétation pour ces nombreux
faux dans les actes d’Henri II: « l’influence grandissante des clercs grandmontains s’est exercée plus
fortement et plus tôt dans les domaines capétiens et en champenois, et c’est là que l’on a pu commencer à
négliger les directives d’inspiration érémitique chères aux laïcs convers… quand les grandmontains des
domaines du Plantagenêt voulurent se doter à leur tour d’un embryon de chartrier, leurs installations
étaient déjà anciennes et on donna des dates vraisemblables aux actes faux de donations:: 1156 et 1157
pour Tours et Rouen, par exemple; Or, c’est en 1156 qu’Henri II consolida pour de bon sa situation en
Aquitaine et l’on se rappelle des doléances de Hugues de Lacerta au sujet des nouveaux établissements
peu avant 1157 ».
350 HALLAM, E. M., « Henry II, Richard I and the order of Grandmont », J.M.H., 1: 2 (1975), p. 165-
186, publie cette dernière, issu des archives départementales de Vendée, La Roche-sur-Yon (H190). Voir
également Acta Plantagenêt, Henry II, n°3656H et LERAT, B., « Une charte inédite de Richard Cœur de
Lion concernant trois prieurés de l’ordre Grandmont en bas Poitou », Revue du Bas-Poitou, 57, p. 121-
132.
351 GADÉ, P., « Richard, seigneur du château de Talmont en Bas-Poitou », dans Richard coeur de Lion
roi d'Angleterre, duc de Normandie 1157-1199, 2004, p. 229-236 ; VALLETTE, R. et
CHARBONNEAU-LASSAY, L., « Un monastère oublié : le prieuré de Chassay-Grammont au diocèse de
Luçon », Revue du Bas-Poitou, 42 (1918), p. 18-27.
352 HALLAM, E. M., « Henry II, Richard I and the order of Grandmont », J.M.H., 1: 2 (1975), p. 165-186
cite AD Vendée, H190.
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