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« centraux » et « périphéries ». Cette remarque peut être développée dans trois
directions, suivant les différentes interprétations tirées de l’observation des graphiques
factoriels.
1) Si les Plantagenêt semblent être surtout intervenus sur le mode de la
« conquête » dans l’espace aquitain, c’est davantage sur le mode de la confiscation
qu’ils ont conquis les marches britanniques du Pays de Galles et d’Irlande, la Bretagne
se trouvant à un point intermédiaire. Cette observation qui a été vérifiée au moyen d’une
ACF, (associant les variables NAT et LOC : graphique 1.5) pose la question des modes
d’intervention des Plantagenêt selon les espaces, un point qui mérite une analyse à
laquelle est consacré le chapitre 2. La capacité à confisquer les terres inféodées était-elle
dépendante de l’espace dominé ? Dans quelle mesure, les modes d’action permettent-ils
alors de saisir la territorialité du pouvoir Plantagenêt et quel a été alors le rôle de la
conquête des nouvelles marches dans l’affirmation de leur pouvoir ? (Chapitre 4)
2) Si les sites qui occasionnent les plus fortes dépenses sont apparemment les
sites plus fréquentés par les trois rois Plantagenêt, l’inverse n’est pas strictement vrai.
Quelles ont donc été les logiques d’investissement des Plantagenêt si elles n’ont pas été
principalement orientées dans leurs principales résidences ? Il y a en effet des sites
jamais fréquentés qui ont reçu des investissements : quels pouvaient être alors ces types
de sites ? Le chapitre 3 explorera les dépenses pour les constructions de types
manoriales et « publiques », en commençant par interroger la catégorie « publique » et
sa signification dans la réalité médiévale. Il pouvait également s’agir de constructions
symboliques, visant à représenter le pouvoir, justement là où il ne venait jamais. C’est
ce que le chapitre 5 tentera en effet de montrer.
3) Il ne faut pas oublier que la projection en plan peut être trompeuse, car deux
modalités qui apparaissent proches peuvent être en réalité éloignés si on prend en
compte les facteurs qui introduisent d’autres dimensions. Par exemple il apparaît
trompeur que les dépenses les plus fortes aient été consacrées à l’aménagement de
demeures royales et de loges de chasses plutôt qu’à des forteresses (c’est ce que suggère
la proximité entre la modalité DOMUS et DEP_max). En réalité, lorsqu’on prend
d’autres facteurs, on s’aperçoit que cette proximité est une illusion créée par la
dimension en plan. Pour tester la « distance » 232 réelle entre ces deux modalités, une
232 GUERREAU, A., Statistique pour historiens, 2004, p. 45-46 : les méthodes de calcul les plus
courantes sont 1) la distance euclidienne Cette méthode est utile pour projeter les points dans l’espace
factoriel d’une ACM, 2) le coefficient de corrélation linéaire (utilisé pour les régressions) et 3) le Khideux
qui est une distribution de l’indépendance. Le test du Khi2 est une démarche qui vise à accepter ou
rejeter une hypothèse d’indépendance entre deux variables. Le risque d’erreur est fixé
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