03.04.2013 Views

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Poitou 184 . L’intérêt de la mise en réseau était de faire bénéficier les sites royaux des<br />

savoir-faire de ces maîtres d’œuvres et d’appliquer les solutions techniques et<br />

esthétiques élaborées d’un chantier à l’autre 185 . En outre, comme l’a monté Valérie<br />

Theis pour les chantiers pontificaux du XIV e siècle, l’efficacité de la mise en réseau<br />

permettait de gérer la main d’œuvre et les matières premières d’un point de vue central,<br />

rationalisant ainsi les pratiques de construction, de stockage et de redistribution. En ce<br />

sens, l’organisation des chantiers contribuait à une meilleure maîtrise du territoire et de<br />

ses ressources.<br />

Ainsi, le chantier constitue un lieu où l’impact de l’action du pouvoir central est<br />

ressenti par les populations locales, en terme de transformation économiques,<br />

environnementales et sociales. Or, l’implication des populations locales dans les<br />

chantiers de la monarchie constitue un enjeu dans la perspective d’un renforcement du<br />

pouvoir territorial du roi. En plus de la main d’œuvre embauchée par les agents du roi<br />

pour montrer le chantier, Henri II met en place, à partir des années 1160, un système de<br />

surveillance et de contrôle des comptes de construction, faisant appel aux notables<br />

locaux.<br />

1.3.2- La mise en place du système de contrôle des travaux du roi et l’implication des<br />

notables dans l’institution monarchique<br />

Au début des années 1160, lorsque des dépenses de construction sont déduites de<br />

la ferme du comté ou de tout autre type de revenus, des hommes sont également<br />

mentionnés pour attester (per visum) que les dépenses ordonnées par le roi ont bien été<br />

effectuées. Les lettres royales envoyées aux shérifs concernant les constructions,<br />

spécifient en effet que les dépenses doivent être effectuées « per visum et testimonium<br />

legaglium hominum », lorsque le nom du superviseur n’est pas expressément désigné.<br />

La première mention de ce système de contrôle intervient sur le rouleau de l’année<br />

1161, lorsque le shérif du Yorkshire déduit £107 6s. 8d. pour les travaux du château de<br />

Scarborough, « attestés par Robert le Russe et David le Lardener » 186 . La situation de<br />

Scarborough, récemment confisqué par Henri II à Guillaume le Gros, explique sans<br />

184 BAUDRY, M.-P., Les fortifications des Plantagenêts en Poitou, 1154-1242, 2001; BAUDRY, M.-P.,<br />

« La politique de fortification des Plantagenêt en Poitou 1154-1242 », dans A.N.S., 2002, p. 43-70.<br />

185 THEIS, V., « Pratiques artisanales et politique de grands travaux: l'exemple du palais de Pont-de-<br />

Sorgues au XIVe siècle », Cahiers d'histoire et de philosophie des sciences: Artisans, industrie. nouvelles<br />

révolutions du Moyen Âge à nos jours, 52 (2004), p. 307-319.<br />

186 PR 7 H.II, p. 36; COLVIN, H. M.; BROWN, R. A. et TAYLOR, A. J., The History <strong>of</strong> the King's<br />

Works, 1963, I, p. 54-55.<br />

564

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!