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verge valant environ 2 sous) 340 ou encore « d’un millier de fer pour faire des pioches et<br />

pour les apporter avec d’autres munitions à l’Île d’Andelys » 341 .<br />

Contrairement à l’Angleterre où la production de fer se développe surtout à<br />

partir du XII e siècle, la sidérurgie normande médiévale se caractérise, selon Mathieu<br />

Arnoux, par une activité embryonnaire mais continue depuis l’Antiquité. Il n’y avait ni<br />

cisterciens maîtres de forge, ni chartreux, ni grand féodaux « entrepreneurs », mais une<br />

production maîtrisée par les communautés de forgerons jusqu’aux dernières années du<br />

XV e siècle 342 . Au XII e siècle, les revenus des forges rencontrés dans les comptes de<br />

l’Échiquier normand témoignent d’une certaine dispersion qui suggèrent que les<br />

prérogatives ducales en matière sidérurgique étaient le résultat d’acquisitions<br />

discontinues, sans doute consécutives à des confiscations ou des déshérences, plutôt<br />

qu’à une politique d’installation coordonnée. Selon Mathieu Arnoux, il ne semble pas<br />

qu’il y ait eu de statuts spécifiques concernant les forgerons normands, liés à la<br />

protection ducale 343 . Bien que les activités minières au Moyen Âge étaient généralement<br />

comprises dans autres travaux agricoles (sur lesquels les droits seigneuriaux fonciers<br />

s’exerçaient), l’extraction minière et la sidérurgie étaient, en Normandie, un secteur<br />

d’activité qui échappait majoritairement à l’autorité seigneuriale 344 . Le commerce du<br />

minerai était une activité très particulière qui n’était pas soumise aux conditions<br />

ordinaires des relations marchandes, car son objectif premier était le transport du<br />

minerai de la mine vers les forges ; le pr<strong>of</strong>it économique était donc un but secondaire. Si<br />

l’accroissement de ces échanges n’est perceptible qu’à partir du XIII e siècle pour le<br />

continent, pour l’Angleterre, en revanche, les pipe rolls témoignent d’une circulation du<br />

fer déjà dynamique au XII e siècle 345<br />

Les quelques mentions de ferrons dans les rouleaux de l’Échiquier normand<br />

donnent quelques informations sur l’organisation de cette pr<strong>of</strong>ession et la manière dont<br />

le duc pouvait se procurer du fer 346 . En 1180, il est question du versement d’une pension<br />

340 PR 6 Richard, p. 176 : 6s. pro III garbis ferri emptis et libertatis Urrico ingeniatori ad facienda<br />

negotia regis ; PR 2 Jean, p. 108 : £10 pro C garbis ferri de quibus XX garbis sunt apud Cantuaria et<br />

quater XX apud Dovram.<br />

341 MRSN, II, p. 303: £ a 8s. pro I mille ferri emptis ad faciendum picoisos et eisdem cum alia munitione<br />

portandis in Insula de Adeliaco.<br />

342 ARNOUX, M., Mineurs, férons et maîtres de forge : études sur la production du fer dans la<br />

Normandie du Moyen âge, XIe-XVe siècles, 1993, p. 39-40.<br />

343 Ibid., p. 143.<br />

344 Ibid., p. 237-40.<br />

345 BAUTIER, R. H., « Notes sur le commerce du fer en Europe occidentale du XIIIe au XVe siècle »,<br />

Revue d’histoire de la Sidérurgie, 1 et 4: 4 (1960 et 1963), p. 7-36-et 35-62.<br />

346 ARNOUX, M., Mineurs, férons et maîtres de forge : études sur la production du fer dans la<br />

Normandie du Moyen âge, XIe-XVe siècles, 1993, p. 48. Il en relève également une datant de 1085, qui<br />

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