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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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2.2- Résidences et fortifications : fonctionnalisme et symbolisme<br />

dans l’architecture castrale des Plantagenêt<br />

Au-delà de l’aménagement domestique des espaces parcourus par les<br />

Plantagenêt, la plupart des chantiers ont eu des fonctions militaires et symboliques,<br />

engageant souvent les plus fortes dépenses de constructions enregistrées à l’Échiquier.<br />

Dans la seconde moitié du XII e siècle, le siège d’un château royal était encore une<br />

pratique courante, en particulier dans les zones les moins bien contrôlées et les zones<br />

frontalières (graphique 5.32). Cependant, les châteaux n’avaient que rarement une<br />

fonction exclusivement fonctionnelle, et nombre de chantiers entrepris par les<br />

Plantagenêt avaient surtout pour but de construire une image castrale du pouvoir. La<br />

monumentalité des forteresses était en effet toujours investie d’une double fonction :<br />

résister aux sièges et dissuader les rebelles 301 . Au cours des trois règnes, les enjeux du<br />

contrôle du territoire, à la fois militaire et symbolique, ont évolué. L’analyse combinée<br />

de la documentation comptable et des vestiges monumentaux permet de voir comment<br />

la construction de forteresses monumentales a contribué à mettre en scène la puissance<br />

royale, en verrouillant le territoire et en inscrivant dans le paysage le symbole de leur<br />

domination.<br />

La comparaison des cartes de passages et de dépenses selon chaque règne (carte<br />

5.33 et 5.34) amène à plusieurs remarques. Tout d’abord, sous le règne d’Henri II,<br />

l’espace le plus densément parcouru (en Angleterre et dans une moindre mesure en<br />

Normandie) correspond globalement à l’espace le plus fortement investi<br />

architecturalement. Tandis qu’Henri II renforce le territoire du royaume en ses points<br />

stratégiques : au sud, à Douvres, au nord, à Newcastle et Scarborough, et au centre à<br />

Nottingham et Orford, Richard se concentre davantage sur ses « capitales » : La Tour de<br />

Londres et Château Gaillard sont pratiquement les seuls chantiers importants de son<br />

règne (et peut-être Chinon aussi) ; Quant à Jean, tandis que le décalage opéré vers<br />

l’ouest se traduit également dans la carte de ses constructions avec notamment la<br />

construction d’Odiham, des places confisquées dans les Midlands et le Yorkshire, où les<br />

domaines royaux étaient peu importants, sont transformées afin d’imposer dans le<br />

paysage baronnial l’image de la puissance royale.<br />

301 COULSON, C. A., « Structural symbolism in medieval castle architecture », J.B.A.A., 132 (1979),<br />

p. 73-90; LIDDIARD, R., Castles in Context, 2005.<br />

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