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contre les chapitres insoumis, que ce soit à Sées en 1201, à Limoges en 1203 ou à York<br />

en 1207 soulignent la similarité des pratiques coercitives visant à affirmer la puissance<br />

publique du Plantagenêt sur toutes les formes d’insoumission à son autorité, qu’elles<br />

soient baronniales ou épiscopales. Les confiscations permettaient notamment au roi<br />

d’avoir une prise directe sur l’administration de l’évêché. En Angleterre et en<br />

Normandie cependant, cette emprise était possible grâce au droit dont disposaient les<br />

patrons laïcs de prendre la charge de la gestion des évêchés et les abbatiat pendant les<br />

périodes de vacance de plus de trois mois en nommant des clercs idoines comme<br />

recteurs 175 . Or la redéfinition de ces droits de patronage constituait l’un des principaux<br />

chantiers de la réforme grégorienne visant à la séparation des espaces des clercs et des<br />

laïcs.<br />

2.1.3- Résister aux redéfinitions du droit de patronage et sur les vacances<br />

épiscopales et abbatiales<br />

L’élaboration d’un ius patronatus au cours des XI e et XII e siècles fut le produit<br />

des tentatives ecclésiales visant à empêcher l’exercice d’un dominium laïque sur les<br />

monastères. Il s’agissait de faire entendre aux fondateurs d’églises qu’ils ne pouvaient<br />

revendiquer ni potestas ni dispositio sur les possessions de l’Église, celle-ci étant la<br />

prérogative des évêques 176 . La définition du ius patronatus fut l’aboutissement d’un<br />

glissement de la conception du droit de propriété non plus comme un droit sur le sol<br />

mais comme un droit personnel dérivant de la fondation : le jus fundi et la proprietas<br />

font place à la ratio piae fundationes et au jus fundationis vel patroni 177 . L’Église<br />

parvient ainsi à détacher le droit de patronage de sa base primitive qui était le droit de<br />

propriété pour en faire une simple concession de la part des autorités ecclésiastiques, et<br />

donc un droit relevant de la compétence des cours ecclésiastiques. Mais ces prétentions<br />

175 MOLLAT, G., « Le droit de patronage en Normandie du XIe au XVe siècle », Revue d'Histoire<br />

Ecclésiastique, 33-34 (1937-1938), p. 463-484, 725-788,-21-69 ; GAZEAU, V., Normannia monastica,<br />

2007.<br />

176 WOOD, S. M., English Monasteries and their Patrons in the Thirteenth Century, 1955, p. 2-3.;<br />

GRAY, J. W., « The Ius Praesentandi in England from the Constitutions <strong>of</strong> Clarendon to Bracton », The<br />

E.H.R., 67: 265 (1952), p. 481-509; LANDAU, P., Jus patronatus : Studien zur Entwicklung der<br />

Patronats im Dekretalenrecht und der Kanonistik der 12. und 13. Jahre, 1975; BALDWIN, J. W.,<br />

« Review <strong>of</strong> Ius Patronatus: Studien zur Entwicklung des Patronats im Dekretalenrecht und der<br />

Kanonistik des 12. und 13. Jahrhunderts », Speculum, 53: 1 (1978), p. 151-153; WOOD, S. M., The<br />

Proprietary Church in the Medieval West, 2006, cite MIGNE, J. P., Patrologiae cursus completus seu<br />

bibliotheca universalis, integra, uniformis, commoda, oeconomica, omnium ss. patrum, doctorum<br />

scriptorumque ecclesiasticorum, 1844-1865, C, p. 61 (col. 1095).<br />

177 THOMAS, P. L. J., Le droit de propriété des laïques sur les églises et le patronage laïque au Moyen<br />

Âge, 1906, p. 112, p. 161-163.<br />

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