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Toulouse ravagea avec ses troupes le château de Payrac près de Rocamadour, ainsi que
les terres du roi d’Angleterre qui se trouvaient autour 304 . Cette expédition peut être
facilement imputée au ralliement du comte de Toulouse à la révolte d’Henri le jeune en
1183, qui marque le renouveau des hostilités dans la région. Les villes de frontières
entre les deux espaces sont particulièrement touchées, comme Aurillac, qui est pillée le
3 janvier 1184 par les routiers du jeune comte de Toulouse 305 .
Le 14 avril 1185, Richard rencontre Alphonse II, comte de Barcelone et roi
d’Aragon 306 , à Najac le Rouergue, un site clé de la basse vallée de l’Aveyron, dont il
venait sans doute de s’emparer 307 . Le traité qu’ils signent pour sceller leur coalition ne
comporte pas de clauses délimitant les possessions territoriales de Richard, mais
confirme le système d’alliance nécessaire à Richard pour la poursuite de ses
revendications sur le comté de Toulouse 308 . Mais parce que les traités concernant le
Toulousain ne pouvaient avoir d’efficacité réelle sans la participation du roi de France,
cet accord ne changea rien en réalité à la situation instable de la région. Dans les années
qui suivent en effet, Richard et ses alliés mènent une expédition contre la coalition des
barons et du comte de Toulouse. Ils prennent ainsi Hautefort, le château de Bertrand de
Born, de jure praelii et dévastent les terres du comte de Périgueux 309 , ainsi que les
châteaux de Fontanier de Gourdon qui refusait de se soumettre 310 . Les troupes de
304 GEOFFROY DU VIGEOIS dans RHF, XVIII, p. 223 : Hinc cum juniore Tolosano repetunt
Lemovicensem et feria tertia secunda hebdomada Septuagesima VII idus Februari, castum de Pairaco
terrasque circumquaque et regiones Regis Anglorum devastant.
305 BOUSQUET, J., Le Rouergue au premier Moyen-Age, 1992-1994, I, p. 141.
306 Alphonse II (1162-1196), fils de Raymond-Bernager IV de Barcelone et de Pétronille d’Aragon
inaugure la succession des comtes-rois barcelonais. L’union entre les deux couronnes était une union
personne respectueuse des deux pays. BISSON, T. N., « L’époque des grands comtes-rois (1137-1276) »,
dans Histoire de la Catalogne, 1982, p. 273-314.
307 BOUSQUET, J., Le Rouergue au premier Moyen-Age, 1992-1994, I, p. 141 et p. 164 n. 52 pense que
Richard le tenait encore en 1192 lorsque Philippe Auguste fit mine de le céder à Raymond V.
308 BENJAMIN, R., « A Forty Years War: Toulouse and the Plantagenets, 1156-96 », Historical
Research, 61 (1988), p. 270-285, édite ce document issu des archives de la couronne d’Aragon, Barcelone
(A.C.A.), seccion cancilleria, Pergaminos de Alfonso I, n° 38, (non consulté). Le duc d’Aquitaine
abandonne ses droits sur les seigneuries de Trencavel à Carcassonne, Béziers et Nîmes, sans contrepartie
et entreprend d’arranger le retour des châteaux d’Ariza détenu par Alphonse VIII de Castille et de
Transmuz et Caxelus par le roi de Navarre à Alphonse II d’Aragon.
309 GEOFFROY DU VIGEOIS, dans RHF, XVIII, p. 218 : Ipso die venit Dux Ricardus et Rex
Arragonensis Adelphonsus, qui olim suppetias Regis seniori venit apud Autefort, obseditque fortiter
castrum (…) Dux jure paelii cepit (Ce jour là le duc Richard et le roi d’Aragon, venant à l’aide du vieux
roi allèrent à Hautefort, assiégèrent le château fort (…) et le duc le prit de son droit de préhension), ;
BOUSSARD, J., Le gouvernement d'Henri II Plantagenêt, 1956 ; p.147 ; BULIT, R., Gourdon. Les
origines, la seigneurie, les consuls et la communauté (jusqu'à la fin du XIVe siècle), 1923, p.60-61 cite
Chanoine E. Albe. Inventaire des archives municipales de Cahors, p. 36 à propos d’une enquête de 1246-
47 qui apprend la prise de ces sites par Richard.
310 Ibid., p.62, à savoir : Salviac, Concorès, Lavercantière, Cazals, Peyrilles ; Selon Roger de Hoveden,
c’est Bertrand de Gourdon aurait envoyer la flèche qui blessa mortellement le roi à Châlus, pour se
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