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assez éloigné d’apparence des calcaires tendres des Costwolds ou du Surrey qui avait
également servi à construire l’abbaye de Battle au XI e siècle (illustration 6.19) 245 .
Si aucun document ne renseigne sur les carrières de la forêt royale de Sherwood
avant le XIII e siècle, elles sont pourtant très probablement utilisées pour la
reconstruction du château de Nottingham par Henri II entre 1171 et 1183 246 . Une seule
mention dans le rouleau de 1181 indique que £9 13s. 2d. sont consacrés pour les travaux
de la aula du roi et pour faire venir de la pierre et des matériaux 247 . En 1206 et 1207, il
est également question de pierre de taille pour les travaux du roi à Nottingham, sans
détail supplémentaire 248 . À cette date, la forêt de Sherwood s’étendait jusqu’aux
faubourg nord de la ville et la carrière qui se trouvait « sous la forêt de Nottingham »,
concédée par Henri III en 1229 au prieuré et aux moines de Lenton, pourrait bien avoir
été celle qui fournit le chantier d’Henri II 249 .
Parmi les pierres anglaises qui rencontrent alors un certain succès se trouve le
marbre de Purbeck. Ce n’est pas un marbre au sens géologique du terme mais un
calcaire dur et noir avec des reflets gris bruns et bleu gris que le polissage fait briller. Ce
matériau de haute qualité est produit dans un seul lieu : sur l’île de Purbeck, située au
Sud–Est du Dorset. Il existe encore, sur l’île, des traces des carrières médiévales dans
les restes des éboulements de surfaces 250 . Connue des Romains, elle commence à être
utilisée de manière extensive à partir du XII e siècle (entre 1140 et 1170) et acquiert
rapidement une certaine popularité auprès des maîtres d’œuvres tels que Suger 251 . L’une
des interprétations de cette popularité est sa capacité à se substituer au marbre de
Tournai, qui présentait des aspects similaires 252 . Le principal agent de la fortune de ce
marbre est sans nul doute Henri de Blois, évêque de Winchester de 1129 à 1171, grand
245
HUDSON, K., The Fashionable Stone, 1971 p. 1.
246
ALEXANDER, J. S., « Building stone from the east Midlands quarries : sources, transportation and
usage », Medieval Archaeology, 39 (1995), p. 107-135 (p. 122) : cite BOULTON, H. E., « The Sherwood
Forest book », Thoroton Society record series, 23 (1965), p. 3-212 (p. 36).
247
PR 27 H.II, p. 11 : in operatione aule regis de Notingeham pro petra et materie attrahenda.
248
PR 8 Jean, p. 75 : £11 10s. pro quarellis ad opus Regis ; PR 9 Jean, p. 114 : £6 4s. pro quarellis.
249
PAGE, W. (éd.), Victoria Counties History. A history of the county of Nottingham, 1910, II, p.330 ;
MAXWELL-LYTE, H. C. (éd.), Close Rolls of the Reign of Henry III. preserved in the Public Record
Office, 1902, p. 196 [m.6] : Rex concessit priorem et monachos de Lenton’ unam quarreram in rifleto de
Notingheam ad effodiendam ibidem quamdiu regi placuerit petra ad reparationem turris ecclesie sue, que
corruit anno preterito. Et mandatum est Henrico de Lamel’ quod competendem eis locum ad hoc
assignet.
250
BLAIR, J., « Purbeck Marble », dans English Medieval Industries: Craftsmen, Techniques, Products,
1991, p. 41-48
251
LEACH, R. N., An Investigation into the Use of Purbeck Marble in Medieval England, 1975, p. 1.
252
BLAIR, J., « Purbeck Marble », dans English Medieval Industries: Craftsmen, Techniques, Products,
1991, p. 41-48 ; aux alentours de 1200, le marbre de Purbeck supplante définitivement les importations de
pierre de Tournai dont il hérite entièrement de la popularité.
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