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de cette époque 372 . Les approvisionnements en plomb dans les demeures royales ont été
globalement assez modestes, surtout si on les compare aux cargaisons de plomb
qu’Henri II fait parvenir à plusieurs monastères comme pieuses donations.
2.3.2- Les dons de plomb et leurs utilisations dans les monastères dotés par Henri II
Selon Giraud de Barri, le couvent des Augustiniens de Sainte-Croix de Waltham
et des nonnes Fontevristes d’Amesbury constituent, avec la Chartreuse de Witham, les
trois « fondations de pénitences » qu’Henri II s’engage à construire en contrepartie du
vœu de partir en Terre Sainte qu’il fait à Avranches en 1172. Mais ces monastères ne
sont pas les seuls bénéficiaires des dons de plomb d’Henri II, Clairvaux, l’abbaye de
saint Bernard, ainsi que Grandmont en Limousin ont également été largement
approvisionnées.
Les trois fondations de pénitence
Contrairement aux critiques des auteurs contemporains qui dénoncent l’avarice
du roi qui se serait contenté de refonder des établissements préexistants en y installant
simplement de nouvelles communautés, les pipe rolls montrent que les investissements
financiers et matériels dans ces nouvelles fondations, et notamment Amesbury et
Waltham, n’étaient pas insignifiants 373 .
Dissous le 15 septembre 1176, par bulle papale, en raison de la mauvaise
moralité des nonnes qui s’y trouvaient depuis 980, le couvent d’Amesbury dans le
Wiltshire est nouvellement inauguré comme abbaye le 31 mai de la même année et des
372 DE BOUARD, M., Le château de Caen, 1979, p. 27 cite Archives Municipales Caen, L I 47 n°4 et 5 et
A.D. Calvados, serie F versement du Génie 1945 carton n°1 ; DE BOUARD, M., « Note sur les matériaux
de couverture utilisés en Normandie au Moyen Age », Annales de Normandie, 15 (1965), p. 415-436.
Cela dit, le plomb envoyé à Caen n’a peut être pas été nécessairement affecté à la construction. En 1167,
Mathilde l’Empresse meurt au Bec-Hellouin. Les fouilles archéologiques menées en décembre 1846 à
l’abbaye du Bec ont mis à jour un coffre en plomb rapidement considéré comme le cercueil de Mathilde.
La chronique du Bec relate pourtant qu’en 1282, lors de l’exhumation de ses ossements, ceux-ci se
trouvaient dans du cuir de bovin. Ses ossements ont été transférés à Rouen, le 5 février 1847. PL, col.
0665AD : Eodem anno quaestio facta est apud Beccum post tantum incendium, et ruinam, ubi corpus
piae memoriae dominae Mathildis imperatricis jacebat, et inventum fuit ante sedem majoris altaris,
interclusum in quodam corio bovino. DEVILLE, A., « Restes de l’impératrice Mathilde, découvertes dans
l’ancienne abbaye du Bec », Revue de Rouen, 15 (1847), p. 41-44; BAUDRY, P., « Le prieuré de Bonne-
Nouvelle », Revue de Rouen, 15 : 1 (1847), p. 693-702.
373 HALLAM, E. M., « Henry II, Richard I and the order of Grandmont », J.M.H., 1: 2 (1975), p. 165-
186; APPLEBY, J. T., « The ecclesiastical foundations of Henry II », Catholic Historical Review, 48
(1962), p. 205-215. Selon J. Appleby, il est difficile de qualifier de généreuses les dépenses d’Henri II
pour les fondations religieuses. Ce point de vue est partagé par L. Warren qui suggère que les critiques
d’alors était sans doute justifiées. WARREN, W. L., Henry II, 2000, p. 538 cite notamment HOVEDEN,
I, p. 134-135.
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