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construire ou d’introduire sur un chemin ou route publique tout ce qui<br />

pourrait dégrader ces voies 320 .<br />

Le Digeste de Justinien reprend un certain nombre de ces dispositions ainsi que la<br />

définition de la voie publique selon Ulpien 321 . Le code Théodosien excluait cependant la<br />

réparation des routes des sordida munera ce qui explique qu’il n’y ait eu aucune<br />

obligation au cours du Moyen Âge imposant la réparation des routes. Les sources sont<br />

donc maigres pour savoir comment celles-ci étaient entretenues. Au XII e siècle, l’essor<br />

du droit romain réactiva l’idée que c’était aux responsables des dégradations des routes<br />

de pourvoir à leur réparation. C’est donc par le droit, et notamment le droit de la<br />

Couronne, que s’est progressivement affirmée à la fin du XII e siècle la juridiction royale<br />

sur les routes et que les routes royales ont été réinvesties de leur caractère « public ». Ce<br />

phénomène ne touche cependant pas les terres continentales des Plantagenêt. Il faut<br />

attendre la fin du XIII e siècle, pour que la royauté capétienne parvienne à étendre sa<br />

juridiction sur les routes du royaume de France 322 .<br />

Routes royales, voies publiques et chaussées privées au XII e siècle<br />

La persistance des mentions de via regia ou de publica via dans les sources<br />

carolingiennes et postérieures ne signifie pas que ces termes désignaient des réalités<br />

semblables tout au long du Moyen Âge. Au XI e et XII e siècle, on ne sait s’ils<br />

320 « Edictum perpetuum praetoris urbani », c. 237 dans RICCOBONO, S. et al. (eds.), Fontes iuris<br />

romani antejustiniani in usum scholarum, 1941, I, p. 377 : Ne quis in loco publico vel itinere fiat. Quid in<br />

itinere publico factum erit ut restituatur. (a) Ne quid in loco publico facias inue eum locum immittas, qua<br />

ex re quid illi dampni detur, praeterquam quod lege senatus consulta edicto decretove principum tibi<br />

concessum sunt, de eo quod factum erit, interdictum non dabo. (b) In via publica itinere publico facere<br />

immittere quod, quo ea via idue iter deterius sit fiat, veto. (c) Quod in via publica itinere publico factum<br />

immissum habet , quo ea via idua iter deterius sit fiat, restitutas.<br />

321 MOMMSEN, T. et KRUEGER, P. (eds.), The digest <strong>of</strong> Justinian, 1998, IV, p. 574-575 : Digest<br />

CXXXXIII.8.2.21 : quo ea via idue iter deterius sit fiat, veto.Viam publicam eam dicimus, cuius etiam<br />

solum publicum est : non enim sicuti in privata via, ita et in publica accipimus : viae privatae solum<br />

alienum est, ius tantum eundi et agendi nobis competit : viae autem publicae solum publicum est, relictum<br />

ad directum certis finibus latitutinis ab eo, qui ius publicandi habuit, ut ea publice iretur commearetur.<br />

(On appelle une voie publique si la terre est publique, car la définition d’une voie privée n’est pas la<br />

même qu’une voie publique. La terre d’une voie privée appartient à quelqu’un, mais le droit d’aller et<br />

venir sur celle-ci est accessible à tous. En revanche, la terre d’une voie publique est publique, léguée ou<br />

marquée par des limites fixes en largeur, par quiconque possède le droit de la marquer comme publique,<br />

si bien que le public puisse marcher et voyager sur celle-ci).<br />

322 BAUTIER, R. H., « La route française et son évolution au cours du Moyen Âge », Bulletin de la classe<br />

des lettres et des sciences morales et politiques de l'académie royale de Belgique, 5e serie, LXXIII: 1-2<br />

(1987), p. 68-104: « au cours du XIVe siècle, l’expression de « droit chemin le roy » tend à disparaître et<br />

cet aspect de l’histoire routière me paraît capital. Il semble que le roi, redevenu souverain incontestable<br />

du royaume, revendique la responsabilité de la sécurité sur l’ensemble des routes : toute strata publica<br />

(…) tend à devenir « route royale » et l’on voit juger par le Parlement (…) des crimes commis sur des<br />

chemins qu’on peut qualifier de secondaires ». (p. 96).<br />

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