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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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commune, avec des hautes tours qui se dressaient abruptement vers le<br />

ciel… 59<br />

Jean Mesqui revient sur les attributions de Y. Bruand et E. Pépin en nuançant<br />

leurs affirmations, notamment concernant les différences d’appareillages qui<br />

permettraient d’identifier les travaux attribués à Henri II. Il leur oppose en particulier les<br />

analyses des auteurs de l’History <strong>of</strong> the King’s Works qui attribuent la totalité de la<br />

construction de la tour et de la chemise à Henri II en se fondant sur des comparaisons de<br />

châteaux anglais et notamment sur la récurrence du plan polygonal dans les<br />

constructions des Plantagenêt, comme à Orford dont le chantier est contemporain de<br />

celui de Gisors (voir chapitre 5) 60 . J. Mesqui propose une interprétation médiane, celle<br />

d’un rhabillage de la tour et de sa surélévation dans les années 1160-80 peu après<br />

l’achèvement de la chemise polygonale venue remplacer l’ancienne palissade<br />

(illustration 4.5). Cette forme de donjon, très fréquente dans le monde anglo-normand,<br />

est appelée « shell-keep » par les archéologues anglais, littéralement « donjon<br />

coquille » 61 .<br />

La plupart des dépenses sont mentionnées dans les rouleaux de l’Échiquier<br />

comme destinées « ad operationes castrorum de Marchia », ce qui ne permet pas<br />

d’identifier ce qui fut attribué à Gisors spécifiquement, mais qui permet de montrer que<br />

la fortification de ce château n’était pas conçue isolément, mais constituait la pièce<br />

maîtresse d’une série de châteaux incluant Dangu, Néaufles et Châteauneuf-sur-Epte qui<br />

faisaient face aux trois forteresses capétiennes de Chaumont-en-Vexin, Boury et Trie.<br />

Les travaux effectués à Néaufles dans les mêmes années concernent la réparation de la<br />

tour et de la demeure, la construction d’une porte en pierre ainsi que les murs<br />

d’enceinte 62 . Andrew Baume rejette l’attribution de la construction du donjon en pierre<br />

à Henri II au motif que les sommes des rouleaux de l’Échiquier apparaissent<br />

insuffisantes pour un tel chantier, mais ces quelques rouleaux ne sauraient être<br />

considérés comme représentatifs de la réalité des sommes dépensées par le roi à<br />

59<br />

RHF, XVIII, p 152-153 : in colloquio quodam inter dictos reges prope Gisortium habito ubi tunc<br />

proesens cum patre fuit Philippus, Ludovici filius quasi tunc temporis duodennus existens, cum plurimi<br />

francorum castellum oppositum attentius intuentes pulchritudinem ejus et fortitudinem nuper nimirum in<br />

inmensis adaucti, et pariis egregie lapidibus aereisque turribus et arduis in altum exstructi, multa cum<br />

admiratione laudarent.<br />

60<br />

Ibid. ; COLVIN, H. M.; BROWN, R. A. et TAYLOR, A. J., The History <strong>of</strong> the King's Works, 1963, p.<br />

769-771.<br />

61<br />

RENN, D. F., Norman castles in Britain, 1968; BROWN, R. A., English medieval castles, 1954.<br />

62<br />

MRSN, I, p. 72, £23 16s. 9d. in reficiendo portis petrinis de Neefla ; £195 4s. 8d. in operationibus<br />

turris de Neefla et domorum et muri alicorandi et pedis ejusdem muri faciendi.<br />

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