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(corredium) de 30 sous à Alain, le « ferron du roi », à Tinchebray, dans le pays
d’Oulme, pour ses vêtements, du fer, de l’acier et du charbon 347 . La même année, le
châtelain de la Motte de Ger à Ganne est chargé de verser les paiements des forgerons
qui s’y trouvaient 348 . À Montfort-sur-Risle, le vicomte doit verser 12 sous au faber
castri, tandis que le forgeron du château de Dundrum, en Irlande, reçoit 20 sous en
1212, et que les huit forgerons envoyés au château de Tomen-y-faerdre en Pays de
Galles reçoivent 3 marcs, soit 5 sous chacun 349 . Les forgerons au service des
Plantagenêt, étaient donc affectés à un château particulier ou bien mobilisés sur des
chantiers, leurs déplacements étant alors pris en charge par les shérifs comme
l’indiquent plusieurs entrées des pipe rolls. En 1214, par exemple 7s. 2d. sont dépensés
pour le transport des forgerons du roi, de leurs femmes, de leurs enfants et de leurs
outils ainsi que des pierres de taille de Winchester à Portsmouth 350 .
Les usages du fer dans la constructions
Le fer était assez souvent utilisé dans les chantiers, même si les rouleaux de
l’Échiquier le mentionnent rarement. Les sommes dépensées apparaissent également
moins importantes que celles nécessaires à l’approvisionnement en bois et en pierre. À
Château Gaillard, par exemple, alors qu’il faut £ a 2320 pour abattre, escaloper du bois et
fabriquer des planches, £ a 250 suffisent pour le charbon des forges et le paiement des
forgerons 351 . Les sommes dépensées représentent généralement peu dans le budget d’un
chantier : entre 2 et 4%, selon Maxime L’Héritier, soit un peu moins de la moitié de la
part du métal, estimée entre 6 et 10%. En revanche, les quantités pouvaient être
importantes mais leur évaluation reste problématique du fait que les mentions de fer
concerne la donation d’une forge à La Ferrière sur Risle aux moines du Bec-Hellouin, par Raoul de
Tosny, seigneur de Conches. En 1135-39, Mathilde l’Emperesse confirme aux moines de Savigny la
possession d’une forge, sans doute dans la forêt de Tinchebray, sans que ces donations s’accompagnent
d’aucun privilège.
347
MRSN, I, p. 52 : £a9 3s. 6d. in conredio fabri regis et vestitura eius et in ferro et calibe et carbone.
348
MRSN, I, p. 272 : 30s. pro ferronibus de liberatione ; p. 127 : de liberatione statuta fabro castri.
349
DAVIES, O. et QUINN, D. B., « The Irish Pipe Roll of 14 John, 1211-1212 », Ulster Journal of
Archaeology, 4 (suppl) (1941), p. 1-76, p. 240 : in stipendiis-unius fabri ibidem per unum annum; PR 14
Jean, p. 88 : in estuverio-VIII fabrorum qui missi fureunt ad castrum Yal ad operandum. (Yale castle est
sans doute la motte de Tomen-y-faerdre à Llanarmon-yn-ial non loin de Ruthin ;
http://www.castleuk.net/castle_lists_wales/116/faerdre.html)
350
PR 16 Jean, p. 126 : in cariagio fabrorum regis et uxorum suarum et puerorum et utensiliorum suorum
et quarellorum a Wintonie usque Portesmue.
351
MRSN, II, p. 309 : Boskeroniis qui prostrabant et escaplebant maremia ad predictas operationes ;
£ a 3350 3s. 6d. carpentariis qui operabantur predicta maremia postquam fuerunt in plantea apportata ad
faciendam predictas operations ; p. 326 : £ a 250 fabris et in carbone forgiarum ad predictas operationes
faciendam.
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