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garde à ses barons anglais 225 . Henri II retint également l’honneur de Huntingdon<br />

jusqu’en 1185.<br />

Jusqu’à cette date, la région resta faiblement militarisée. Comme l’a souligné<br />

Matthew Strickland, l’invasion de Guillaume le Lion en 1174, avait fait ressortir le<br />

manque criant de garnisons dans les forteresses royales et baronniales 226 . On peut alors<br />

s’interroger sur la fonction des fortifications entreprises par Henri II dans ses châteaux<br />

de frontières s’ils étaient vides de soldats. La réponse se trouve, selon Matthew<br />

Strickland, dans l’ambiguïté des seigneurs des marches, comme l’évêque de Durham,<br />

dont la déclaration de neutralité assura en réalité ses places fortes aux Écossais en<br />

1174 227 . Les châteaux n’avaient donc pas pour fonction d’assurer à eux seuls la défense<br />

contre les Écossais, mais ils constituaient autant de bases pour le déploiement d’une<br />

plus large armée, faite principalement de mercenaires. Ainsi les châteaux des marches<br />

doivent être considérés moins comme des unités défensives qu’<strong>of</strong>fensives adaptées aux<br />

fluctuations incessantes de ces marches écossaises. La volonté de ne pas sur-militariser<br />

ces marches peut également s’expliquer par le fait que l’Écosse était considérée non<br />

comme un royaume ennemi, mais comme un vassal dont l’intégration à l’imperium<br />

d’Henri II devint un horizon de plus en plus perceptible au cours de la période. Dans<br />

cette perspective, la volonté de marquer nettement la frontière comme en Normandie<br />

n’avait pas de sens, pas plus qu’elle n’en avait dans les autres marches où les<br />

Plantagenêt étaient plus <strong>of</strong>fensifs que défensifs (voir infra).<br />

Malgré les tentatives de pacifications du règne de Jean, la marche écossaise reste<br />

instable tout au long de la période. En 1209, Jean exige en effet que le roi d’Écosse lui<br />

rende à nouveau les châteaux qu’il tenait de lui et à la suite d’un accord commun, il est<br />

convenu que les fortifications de Berwick seront détruites 228 . Cet accord intervient au<br />

moment même où les deux rois scellaient la vente du Northumberland que le roi<br />

225 GERVAIS DE CANTORBERY, The Historical Works, 1965 [1880], I, p. 96-97: HOVEDEN, II, p.<br />

133: Guillaume de Stuteville eut Roxburgh, Roger de Stuteville, Edinburgh, Guillaume de Neville<br />

Northam, l’évêque d’York Scarborough, Ge<strong>of</strong>froy de Neville Berwick et Roger de Coniers la tour de<br />

Durham confisqué à l’évêque.<br />

226 STRICKLAND, M., « Securing the north: invasion and strategy <strong>of</strong> defence in the twelfth century<br />

Anglo-Scottish warfare », dans A.N.S., 1989, p. 177-198 ; JORDAN FANTOSME, Chronicle, 1987,<br />

p. 109 (151) : « Li rei aveit mult tost le chastel d’Appeli; / N’i aveit nule gent, si fud tut desguarni; /<br />

Cospatric le fiz Horm, un vieil Engleis fluri,/ Esteit li cunestablë, si cria tost merci ».<br />

227 HOVEDEN, II, p. 56-57: Hugo Dunelmensis episcopus, habito colloquio inter ipsum et Willemum<br />

regem Scottorum in confinio regnorum Angliae et Scotiae, apud Revede, dedit praedicto regi Scottorum<br />

trecentas marcas argenti de terris baronus Northumbriae pro treugis habendis a festo sancti Hilarii<br />

usque ad clausum pascha.<br />

228 GERVAIS DE CANTORBERY, The Historical Works, 1965 [1880], p. II, 102-3 ; DUNCAN, A. A.<br />

M., « King John <strong>of</strong> England and the Kings <strong>of</strong> Scots », dans King John. New Interpretations, 2003, p. 248-<br />

271, cite WALTER BOWER, Scotichronicon : in Latin and English, 1994, IV, p. 452-3.<br />

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