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En 1195, plus de £ a 666 sont toutefois dépensées « pour les travaux de la ville et
des murs de Verneuil détruits par le roi de France pendant la guerre » et « pour les
travaux des murs du château de Verneuil, pour faire de la chaux, … et un pont en face
de la nouvelle porte » 282 . Verneuil avait des fortifications urbaines qui intégraient le
château dans une enceinte d’un périmètre d’environ 4,2 km. Cette configuration
constituait un complexe défensif sans doute pensé comme tel dès le départ (voir chapitre
4) 283 . Les murs de la ville étaient en effet non seulement des remparts extérieurs, mais
servaient également à séparer les trois bourgs et le château qu’ils enserraient. Les
bourgs étaient totalement indépendants les uns des autres mais semblables par la voierie
organisée en rues parallèles. L’originalité de cette disposition explique les descriptions
minutieuses données par les chroniqueurs pour rapporter la topographie de la ville, lors
du siège du roi de France en 1173 :
Il y avait à Verneuil trois bourg plus un château et chacun était
séparé des autres et isolé par un mur renforcé et un fossé rempli
d’eau et l’un d’entre eux était appelé le Grand Bourg et en dehors du
mur était installée la tente du roi de France et ses machines de
guerre 284 .
Après la défaite du roi de France en 1173, les murs de la ville sont une première
fois reconstruits par Henri II 285 . Les seules dépenses connues pour la ville de Verneuil
sont cependant celles de 1195 et 1198. À cette date, les travaux consistent à creuser des
fossés à partir de canaux intérieurs dont les dérivations alimentaient les moulins, ce qui
expliquerait la construction d’un nouveau moulin à l’extérieur des murs. En 1200, £ a 100
sont à nouveau dépensées pour « faire le mur au milieu de la ville de Verneuil » 286 . De
ce mur, il ne subsiste que le vestige d’une ancienne porte en grison appareillée, située
dans la rue du Pont de l’Arche (plan 3.19). Comme Henri I er , Henri II a parfois conféré
aux bourgeois de Verneuil, ainsi que ceux de Breteuil et Nonancourt, la charge de
282 MRSN, I, p. 239 : in operationibus murorum castri de Vernoleo et accato calcis et uno molendintum
extra villam et intus et granariis et duabus camusis et ponte versus portam novam faciendis ; p. 233 : ad
operationes ville et murorum Vernolii dirutorum per regem francem tempore guerre.
283 LEMOINE-DESCOURTIEUX, A., « La ville fortifiée de Verneuil s/ Avre », Annales de Normandie:
Construire, reconstruire, aménager le château en Normandie (2004), p. 51-70.
284 HOVEDEN, II, p. 49 ; PETERBOROUGH, I, p. 50: Erant quidem infra Vernolium tres burgi praeter
castellum et unusquisque illorum separatus erat ab altero, et intereclusus forti muro, et fossato aqua
plena et unus illorum dicebatur magnus burgus et ibi extra murum fixa erant tentoria regis Franciae et
machinae illius bellicae.
285 Ibid., I, p. 55: Itaque rex Angliae, summa potitus victoria, in ipso noctis crepusculo venit Vernolium et
ibi tota nocte cum suis moram fecti et muros qui ceciderant reaedificari praecepit.
286 MRSN, II, p. 501 : in muro faciendo in medio ville de Vernoleo.
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