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de thesauro de annis xiii°, xv°, xvi° et xvii° R. Johannis, sachant que 3 des 4 entrées sur
la dernière membrane appartiennent à la 18 e année du règne 63 . Il existe également un
fragment des sommes prêtées à Guillaume le Maréchal en 1202-1203 concernant la
Normandie 64 . Les Praestita rolls contiennent assez peu d’information sur les chantiers
royaux, mais ils permettent principalement de compléter et d’enrichir les données
enregistrées à l’Échiquier, qui le sont de façon souvent très sommaire. Sur les Praestita
rolls, par exemple, il y a presque toujours une date contrairement aux pipe rolls, ce qui
permet de retrouver l’ordre chronologique que la logique des comptes rendus à
l’Échiquier avait fait disparaître.
Enfin, la Chambre pouvait effectuer des paiements indirectement au moyen de
brefs, qu’elle envoyait, par l’intermédiaire de la chancellerie, aux agents royaux, leur
ordonnant des dépenses dont ils devaient ensuite rendre compte à l’Échiquier. La
plupart des dépenses enregistrées sur les pipe rolls étant ordonnées par bref du roi (per
breve regis), ou parfois du chancelier (per breve cancellarii), il y a de bonnes raisons de
penser que ces ordres émanaient de la Chambre, en tant qu’organe de gestion des
dépenses et des recettes de la maison du roi 65 . Cependant, certains brefs de paiements
provenaient également du Chef Justicier (per breve Galfrido filio Petri), en tant que
« président » de l’Échiquier. Ce dernier avait, en effet, une autorité en matière de
dépenses, principalement lorsque le roi et la Chambre étaient Outre Manche. C’est ce
qu’explique un passage du Dialogue de l’Échiquier :
Le trésorier et les chambellans ne délivraient aucune somme sans en
avoir reçu l’ordre exprès par le roi ou le Chef Justicier. Car ils
devaient avoir l’autorité d’un bref royal pour pouvoir délivrer de
l’argent … 66
Les brefs qui donnaient autorité aux membres de l’Échiquier étaient de plusieurs
sortes. Ceux qui étaient envoyés au trésorier et aux chambellans de l’Échiquier, qui
avaient la charge des coffres royaux, étaient des brefs de paiements (brevium de
liberate), tandis que les Barons de l’Échiquier, dont l’office était d’entendre et de
63
Voir l’introduction dans HOLT, J. C. et BROWN, R. A. (eds.), Pipe Roll 17 John and Praestita Roll
14-18 John, Roll of Summonses 1214, Scutage Rolls 16 John, 1964, p. 71.
64
PACKARD, S. R. (éd.), Miscellaneous Records of the Norman Exchequer (1199-1204), 1927, p. 65-69.
65
EDWARDS, J. B., « The English royal chamber and chancery in the reign of King John », unpublished
PhD Cambridge, 1973, p. 159.
66
RICHARD FITZNIGEL, Dialogus de Scaccario (and) Constitutio Domus Regis. The Course of the
Exchequer. The Establishment of the Royal Household, 1983 p. 32 : Thesaurarius et camerarii, nisiregis
expresso mandato vel presidentis iusticarii, susceptam pecuniam non expendunt. Oportet enim ut habeant
auctoritatem rescripti regii de distributa pecunia...
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