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des consommateurs majeurs 52 . Tous s’accordent pour dire que la Chambre constitue
bien le principal organe financier de la monarchie, une thèse que l’étude du système de
trésors provinciaux de la Chambre sous le règne de Jean tend à consolider 53 . À
l’Échiquier en effet, le système des comptes n’impliquait pas systématiquement un
versement en numéraire, mais visait avant tout à enregistrer l’état des dettes des shérifs
et des bailleurs. La plupart des transactions étaient donc déjà effectuées et l’argent dû
était de plus en plus fréquemment versé directement à la Chambre, comme l’indique un
certain nombre de mentions (in camera liberavit au lieu de in thesauro liberavit).
Quoiqu’il en soit, même l’argent payé au Trésor transitait ensuite par la Chambre, en
tant que principal organe des dépenses royales.
De cette activité de la Chambre, il ne reste cependant que peu de traces. Les
quelques fragments édités permettent toutefois d’analyser la nature des dépenses qui y
étaient effectuées. Deux types de rôles concernant les dépenses directes de la Chambre
ont été conservés : les misae rolls, et les praestita rolls. Les seuls misae rolls qui ont été
conservés et publiés sont ceux des onzième et quatorzième années du règne de Jean
(1209 et 1213) 54 . Celui de 1213 a été édité, en 1844, par Thomas Duffus Hardy,
conservateur des archives de la Tour de Londres, tandis que l’autre a été édité la même
année par Sir Henry Cole 55 . Ils contiennent un compte rendu des dépenses quotidiennes
de la cour, reflet de son économie domestique.
Quelques paiements concernant les constructions apparaissent dans les misae
rolls. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la logique de ces dépenses n’est pas
locale : les dépenses pour des travaux ne sont généralement pas attribuées lorsque le roi
se trouve in situ ni même à proximité. De plus, elles n’ont aucune correspondance dans
les pipe rolls, conformément à l’indépendance des dépenses de la Chambre et de
l’Échiquier. Si le calcul des montants des deux rouleaux permet d’avoir une idée plus
juste du budget global de la monarchie pour ses constructions et d’évaluer la marge
d’erreur des chiffres des pipe rolls, il ne faut cependant pas oublier qu’une partie sans
doute importante des recettes et des dépenses ne transitaient par aucune de ces
52 RICHARDSON, H. G., « The chamber under Henry II », E.H.R.., 69: 273 (1954), p. 596-611;
RICHARDSON, H. G. et SAYLES, G. O., The Governance of Mediaeval England : from the Conquest to
Magna Carta, 1963.
53 BROWN, R. A., « The 'Treasury' of the later twelfth century », dans Studies presented to Sir Hilary
Jenkinson, 1957, p. 35-49; Rotuli de Liberate ac de misis et praestitis regnante Johannes, HARDY, T. D.
(éd.), 1844.
54 AN, Kew, E 101/349/1B, E101/349/2, E101/349/3
55 COLE, H. (éd.), Documents Illustrative of English History in the Thirteenth and Fourteenth Centuries,
Selected from the Records of the Department of the Queen's Remembrancer of the Exchequer, 1844.
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