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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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3.2.1- La neutralisation temporaire des seigneuries de Thouars et Lusignan<br />

Pour Henri II, la question de la cohésion entre l’Anjou et l’Aquitaine se pose dès<br />

1152, après son mariage avec Aliénor. Conformément aux règles de successions<br />

angevines fondées sur la répartition des terres entre les héritiers mâles, son frère<br />

Ge<strong>of</strong>froy avait hérité de l’Anjou, laissant Henri II maître d’un espace ingouvernable. En<br />

1156, après maintes négociations visant à détourner les règles successorales 322 , Henri II<br />

parvient à mettre la main sur les trois principales places fortes d’Anjou: Chinon,<br />

Loudun et Mirebeau contre une rente annuelle de 1000 livres de monnaie anglaise et<br />

5000 livres angevines 323 et les fait immédiatement fortifier ainsi que le donjon de<br />

Loches 324 .<br />

La question se règle définitivement en 1158, à la mort de Ge<strong>of</strong>froy, qui laisse<br />

alors à Henri II le comté de Nantes, à la tête de duquel il avait été appelé en 1156, pour<br />

remplacer le comte Hoël qui venait d’être expulsé 325 . Entre temps, Henri II avait<br />

conquis le trône d’Angleterre et reçu l’hommage des barons d’Aquitaine et de<br />

Gascogne. La maîtrise des forteresses de la Loire, de Nantes à Amboise, lui permet dès<br />

lors de s’affirmer contre les seigneurs des marches poitevines, à commencer par les<br />

seigneurs de Thouars dont la vaste seigneurie s’étendait entre l’Anjou, le Poitou et la<br />

Bretagne. La prise de Thouars, ce « château inexpugnable aux confins du Poitou et de<br />

l’Anjou » 326 , intervint en effet dans les quelques semaines qui suivirent la prise de<br />

Nantes. Henri II s’en saisit sans doute le 18 août 1158, poussant Ge<strong>of</strong>froy de Thouars à<br />

se réfugier à Chaize-le-Vicomte 327 . Il confia la garde du château à Brient de Martigné<br />

(1158-1161) puis au normand Simon de Tournebu (1164) en même temps qu’il y<br />

322 BOUSSARD, J., Le gouvernement d'Henri II Plantagenêt, 1956, p.408, BOUSSARD, J., Le Comté<br />

d'Anjou d'Henri Plantegenêt à la conquête de Philippe Auguste, 1932, p. 72 : Henri obtint du pape Adrien<br />

IV l’annulation du serment prêté en 1151 de céder l’Anjou à Ge<strong>of</strong>froy.<br />

323 GUILLAUME DE NEWBURGH, Chronicles <strong>of</strong> the reigns <strong>of</strong> Stephen, Henry II, and Richard I, 1884,<br />

p. 112, II, VII : Cum Henricus inquit plenitudinem obtineruit juris materni, id est Normaniam cum<br />

Anglia, fratri Godefro, jus paternum integre dimittat. Interim idem Gaufridus tribus castelli non<br />

ignobilibus, scilicet Chinone, Leoduno et Mirabello sit contentus ; ROBERT DE TORIGNI, The<br />

chronicle / the 'continuatio Beccensis', 1889; TORIGNI, I, 301.<br />

324 BAUDRY, M.-P., Les fortifications des Plantagenêts en Poitou, 1154-1242, 2001.<br />

325 Il avait entre temps été désigné comte de Nantes EVERARD, J. A., Brittany and the Angevins :<br />

Province and Empire, 1158-1203, 2000 p. 32-33; GUILLAUME DE NEWBURGH, Chronicles <strong>of</strong> the<br />

reigns <strong>of</strong> Stephen, Henry II, and Richard I, 1884, p. 114.<br />

326 ROBERT DE TORIGNI, The chronicle / the 'continuatio Beccensis', 1889, p.319-320 : Rex Henricus<br />

cum magno exercitu obsedit Thoars, castellum inexugnabile in confinio Pictavorum et Andegavensium…<br />

327 BAUDRY, M.-P., « Les fortifications des Plantagenêt à Thouars », dans La cour Plantagenêt, 1154-<br />

1204, 2000, p. 297-314.<br />

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