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approvisionner la cour 281 . La carte des fréquentations de sites monastiques illustre
relativement bien cette idée, mettant particulièrement en relief la place des monastères
royaux en Angleterre comme Reading, Bury-St-Edmunds, St Albans, Cirencester (carte
5.29), ainsi que les fondations propres des Plantagenêt comme Waltham et Witham.
Généralement pourvus d’appartements susceptibles d’accueillir le roi et sa familia,
pendant que la cour campait à l’extérieur, certains d’entre eux sont parfois devenus de
véritables demeures royales, à l’image du palais de Westminster, qu’Edward le
Confesseur avait aménagé à côté de sa fondation en 1065. La proximité de Londres
donne rapidement au complexe palatial une place centrale dans le gouvernement du
royaume. Westminster est d’ailleurs la seule résidence royale qui conserve le titre de
palais tout au long du Moyen Âge 282 . La grande aula (73 x 21 m) est construite par
Guillaume Le Roux vers 1087-89. La salle de l’Échiquier, où avait lieu la reddition
annuelle des comptes des fermes des shérifs, est ajoutée au début du XII e siècle (voir
illustration 5.13). Celle-ci comprenait alors deux étages, une chambre basse et une
chambre haute, appelée thalamus baronum ou magnum scaccarium, aux fenêtres
desquelles, le roi faisait régulièrement mettre des toiles de lin 283 . La chambre basse était
appelée la chambre des recettes (recepta scaccarii). Les bâtiments ainsi que l’enceinte
du palais devaient donc être suffisamment importants pour accueillir le jour de la saint
Michel l’ensemble des shérifs du royaume ainsi que leur familia, qui pouvait être
nombreuse 284 . La restauration, dès 1156, de la salle de l’Échiquier ainsi que des
bâtiments domestiques qui s’étaient délabrés sous le règne d’Étienne de Blois,
manifeste clairement la volonté du nouveau roi de reprendre en main le gouvernement
du royaume. Ce n’est cependant pas avant 1162 que commence toute une série de
travaux touchant les espaces résidentiels du palais (voir supra) 285 .
En Normandie, Fécamp constituait l’équivalent de Westminster à l’époque
ducale. Le palais des ducs Richard est néanmoins abandonné à partir du règne
281
BERNHARDT, J. W., Itinerant Kingship and Royal Monasteries in Early Medieval Germany, c. 936-
1075, 1993.
282
GENET, J.-P., « Londres est-elle une capitale ? », dans Les villes capitales au Moyen Âge. XXXVIe
Congrès de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur, 2006, p. 155-184.
283
PR 28 H.II, p. 159: 2s. 6d. pro tela linea ad fenestras talami baronum ; PR 10 H.II, p. 167: 19s. pro
panno empto ad Scaccarium in thalamo baronum et pro linea tela ponenda super fenestras, etc.
284
CAM, H. M., The Hundred and the Hundred Rolls. An Outline of Local Government in Medieval
England, 1930.
285
PR 2 H.II, p. 4 : 66s. 8d. in reparatione domorum de Scaccario, 5s. in reparatione domorum de
Westmonasterio.
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