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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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une question à la fois médicale et sociale dont les réponses, même si elle ont été<br />

principalement mises en œuvre par l’Église, participaient de l’intérêt général 131 .<br />

Toutefois, l’accentuation des clivages sociaux et le déracinement provoqué par les<br />

transformations économiques accentuent les exigences d’assistance. La participation des<br />

laïcs, par leurs dons et leurs aumônes, devient rapidement indispensable pour soutenir la<br />

création d’établissements d’accueil. Au cours des XII e et XIII e siècles, l’assistance cesse<br />

d’être une prérogative exclusive des institutions ecclésiastiques, pour devenir un<br />

mouvement initié majoritairement par les laïcs 132 . Si cette participation s’est exprimée à<br />

travers les formes individuelles de la piété, elle prend également une dimension<br />

collective, par l’action des autorités communales ou des confréries 133 . La fondation<br />

d’hôpitaux permettait en effet de combiner à la fois la volonté d’assurer le salut des<br />

donateurs avec un souci de participer à la prise en charge des pauvres et des infirmes 134 .<br />

Les bourgeois soucieux de réinvestir l’argent de leur commerce pouvaient ainsi<br />

favoriser des institutions alliant œuvre de piété et œuvre civique 135 . Si les bourgeois<br />

deviennent des bienfaiteurs actifs envers les institutions charitables, les princes ont<br />

également largement participé à ce phénomène, affirmant par leur patronage leur<br />

autorité sur les communautés fondatrices et fondées 136 . Selon Daniel Le Blevec, que les<br />

souverains se soient de plus en plus sentis concernés par les problèmes de la pauvreté<br />

est un trait caractéristique des nouvelles conceptions du pouvoir justifié par de la notion<br />

de bien commun et d’utilité publique 137 . Les enjeux thaumaturgiques n’ont sans doute<br />

pas non plus été sans importance dans la rivalité entre Louis VII et Henri II<br />

Plantagenêt 138 .<br />

Sur une centaine de fondations effectuées par les Plantagenêt au cours de la<br />

période, plus d’une vingtaine étaient des établissements hospitaliers (voir graphique<br />

3.11). Les fondations ex nihilo semblent cependant avoir été assez rares. Comme pour<br />

131 TABUTEAU, B., « Historical Research Developments on Leprosy in France and Western Europe »,<br />

dans The medieval hospital and medical practice, 2007, p. 41-56 ; LE BLÉVEC, D., La part du pauvre.<br />

L'assistance dans les pays du Bas-Rhône du XIIe siècle au milieu du XVe siècle, 2000, I, p. 9-12, chapitre<br />

III et IV.<br />

132 Ibid., I, p. 167-168.<br />

133 FOUCAULT, M., Histoire de la folie à l'âge classique, 1992, I, p. 235.<br />

134 BÉRIAC-LAINÉ, F., Histoire des lépreux au Moyen âge, 1988, p. 172.<br />

135 LITTLE, L. K., Religious poverty and the pr<strong>of</strong>it economy in medieval Europe, 1994 p. vii, ix-x, 211-<br />

13.<br />

136 LE BLÉVEC, D., La part du pauvre. L'assistance dans les pays du Bas-Rhône du XIIe siècle au milieu<br />

du XVe siècle, 2000, II, p. 737.<br />

137 LE BLÉVEC, D., « Fondations et oeuvres charitables au Moyen Âge », dans Fondations et oeuvres<br />

charitables au Moyen Âge, 1999, p. 78-22.<br />

138 TOUATI, F. O., « Un dossier à rouvrir : l’assistance au Moyen Age », dans Fondations et oeuvres<br />

charitables au Moyen Âge, 1999, p. 23-38.<br />

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