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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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fois-ci, Jean fait fortifier ses châteaux et y installe des garnisons de mercenaires 124 . Mais<br />

le 12 mai 1215, en faisant procéder la confiscation des châteaux des rebelles, Jean<br />

franchissait une étape décisive qui conduisit à la formation du conseil des Vingt-Cinq et<br />

à la rédaction de la Magna Carta 125 .<br />

1.3.3- La Magna Carta et les châteaux adultérins<br />

En 1215, alors que Jean croyait pouvoir utiliser le droit des Consuetudines et<br />

Justicie de 1091, l’usage qui en avait été fait au cours des dernières décennies en avait<br />

pr<strong>of</strong>ondément altéré le sens. Bien que la reddibilité des châteaux se soit toujours<br />

déroulée dans un cadre conventionnel et légal, l’accumulation croissante des pressions<br />

sur les possessions baronniales avait fini par cristalliser les antagonismes entre le roi et<br />

ses barons autour du rejet général de cette pratique politique.<br />

De 1203 à 1214, Jean aurait pris 54 châteaux en Angleterre dont 5 ont été<br />

détruits 126 . Le nombre des confiscations et des destructions au cours de la guerre civile<br />

qui opposa Jean à ses barons entre 1215 et 1216 est difficile à préciser. Le 10 avril<br />

1216, par exemple, le connétable de Norwich est chargé de poursuivre les dissidents<br />

locaux et de s’emparer des domaines de Guillaume de Hastings, d’y mettre le feu et de<br />

démolir son château 127 . Le 5 juin c’est au tour de Richmond 128 . Le problème soulevé par<br />

Sidney Painter et Richard Eales est surtout celui de la fluctuation des loyautés qui<br />

pouvaient faire basculer un château d’un camp à l’autre et l’impossibilité pour Jean d’y<br />

placer des hommes de confiance sans s’aliéner automatiquement le baron qui s’y<br />

trouvait 129 . Au total, si les close rolls contiennent plus d’une trentaine de concessions 130 ,<br />

le décompte apparaît d’autant plus ardu que la période de guerre civile semble avoir été<br />

124<br />

ibid, p. 104, cite Rot. Lit. Claus. I. 1204-1224, 1833, I, p. 176, 178 (Corfe), 179, 182 (Colchester), 185<br />

(Winchester), 187 (Wallingford), 188 (Oxford), 189 (Hertford), 191 (Tour de London), 195<br />

(Berkhampstead, Northampton); Rot. Lit. Pat., p. 126, 127.<br />

125<br />

HOLT, J. C., The Northerners, 1961, p. 104, cite Rot. Lit. Claus. I. 1204-1224, 1833, I, p. 204.<br />

126<br />

COULSON, C. A., Castles in Medieval Society. Fortresses in England, France, and Ireland in the<br />

Central Middle Ages, 2003, p. 141.<br />

127<br />

Rot. Lit. Claus. I. 1204-1224, 1833, p. 260.<br />

128<br />

Foedera, I, 1, p. 141 : Mandatum est R. Comiti cestrie, quod si vederit, quod castrum de richemund se<br />

teneret non possit contra inimicos domini regis, tunc dirui et funditus prosterni faciat.<br />

129<br />

EALES, R., « Castles and politics in England 1215-1224 », dans Anglo-Norman Castles, 2003, p. 367-<br />

388 ; PAINTER, S., The Reign <strong>of</strong> King John, 1979.<br />

130<br />

Notamment les terres de Robert FitzWalter, Richard de Clare et Roger de Mandeville, HOLT, J. C.,<br />

The Northerners, 1961, p. 130-131, cite les Rot. Lit. Claus. I. 1204-1224, 1833, I, p. 228, 231, Rot. Lit.<br />

Pat., 161. Mais aussi celles de Maurice de Gant dans le Gloucestershire, le Somerset et l’Oxfordshire,<br />

Rot. Lit. Claus. I. 1204-1224, 1833, I, p. 232, 238 ; de Roger de Montbergeons dans le Sussex et de<br />

Robert de Grelley dans l’Oxfordshire ; ibid., I, p. 241 et le manoir de Gilbert fitz Reinfrey dans le<br />

Berkshire ; ibid., I, p. 237.<br />

153

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