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le strict principe successoral 63 . En présentant Arthur dans une geste aux origines<br />

troyennes et comme le lointain successeur de Constantin, les Plantagenêt pouvaient<br />

ainsi rivaliser avec les conceptions téléologiques et prophétiques de l’idéologie du Sang<br />

royal de la monarchie capétienne 64 . C’est ainsi que le développement et la<br />

matérialisation du culte d’un héros propre à véhiculer une idéologie commune à<br />

l’ensemble des populations de l’empire participe à la construction « impériale » de<br />

l’autorité du roi Richard.<br />

La dimension fondamentalement territoriale de cette compétition pour les<br />

Plantagenêt s’est également traduite dans les pratiques funéraires qui favorisent la<br />

dispersion des restes royaux et dans l’enjeu de plus en plus prégnant de la localisation<br />

des nécropoles dynastiques.<br />

La dispersion du corps du roi comme un reflet de la territorialité de l’empire de<br />

Richard<br />

Si la sacralité qu’apportait la découverte des reliques d’Arthur et Guenièvre<br />

permettait à Glastonbury de prétendre au statut de sanctuaire de la royauté britannique<br />

sur le modèle de Saint-Denis en France, elle ne parvient jamais à concurrencer les<br />

sanctuaires continentaux, ni même Westminster au cours du XIII e siècle. La<br />

problématique du choix du lieu de sépulture constitue un enjeu bien avant le règne de<br />

Richard. Déjà, sous Henri I er , Mathilde essuie le refus de son père lorsqu’elle émet le<br />

vœu, dans le testament qu’elle rédige en 1134, de se faire enterrer dans l’abbaye<br />

normande du Bec-Hellouin. Pour le roi d’Angleterre, cette abbaye n’était pas digne de<br />

recevoir la dépouille d’une femme qui avait été couronnée impératrice à Rome. C’est<br />

pourtant là qu’elle est inhumée en 1167, imposant sa volonté et faisant primer<br />

l’attachement spirituel sur l’enjeu stratégique que représentait la fondation d’une<br />

nécropole royale 65 . Aliénor avait sans doute compris cet enjeu qu’elle tente de concilier<br />

avec son attachement pour Fontevraud. Lorsque le 6 juin 1189, Henri II meurt à Chinon,<br />

abandonné de tous, la proximité de l’abbaye constitue sans doute un facteur déterminant<br />

du choix du lieu de sépulture du cadavre abandonné et dépouillé, comme l’avait été le<br />

63<br />

CHAUOU, A., L'idéologie Plantagenêt : royauté arthurienne et monarchie politique dans l'espace<br />

Plantagenêt, XIIe-XIIIe siècles, 2001, p. 172-180. L’image chevaleresque du saint roi participa également<br />

de la sacralisation de la royauté hongroise au XII e siècle :voir KLANICZAY, G., « L'image chevaleresque<br />

du saint roi au XIIe siècle », dans La royauté sacrée dans le monde chrétien, 1992, p. 53-61.<br />

64<br />

CHAUOU, A., L'idéologie Plantagenêt : royauté arthurienne et monarchie politique dans l'espace<br />

Plantagenêt, XIIe-XIIIe siècles, 2001, p. 202.<br />

65<br />

ETIENNE DE ROUEN, Draco normannicus, 1885, p 120-122, cité PORÉE, A. A., Histoire de<br />

l'abbaye du Bec, 1980, chapitre 14.<br />

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