03.04.2013 Views

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

des phases successives de conquêtes 11 , que de saisir l’hétérogénéité et les différents<br />

degrés de territorialisation du pouvoir aux frontières. Si l’échelle impériale appelle ainsi<br />

à remettre en cause les cadres géographiques construits par les historiographiques<br />

nationales, c’est pour mieux les inscrire au sein des logiques féodales du XII e siècle, qui<br />

ont leurs propres lignes de partage. La conception patrimoniale qu’Henri II se faisait de<br />

son empire est en effet centrale non seulement pour comprendre son impérialisme en<br />

Irlande et en Bretagne, mais aussi pour saisir le sens des recompositions territoriales<br />

imposées à partir des années 1160, qui entérinent la division des territoires, en même<br />

temps que leur rassemblement au sein d’une vaste confédération familiale.<br />

L’ACM présentée dans le chapitre 1 a fait ressortir de manière assez régulière<br />

des rapprochements et des éloignements entre les différents territoires, et en particulier<br />

en distinguant des espaces centraux et des périphéries (graphiques 4.1). En explorant les<br />

pistes suggérées par cette analyse, on peut distinguer trois groupes qui rassemblent des<br />

espaces rarement abordés dans une perspective comparative : le Vexin et le Pays de<br />

Galles, marches fortement militarisées d’une part, la Gascogne et la Bretagne puis<br />

l’Irlande et les frontières de l’Écosse d’autre part, comme frontières peu militarisées, et<br />

enfin l’Auvergne et le Limousin comme espaces les plus périphériques. En suivant cette<br />

typologie, nous tenterons de mettre en lumière ces différentes territorialités en analysant<br />

leurs caractéristiques frontalières. Dans un premier temps, nous aborderons la question<br />

de la forte militarisation des frontières du Pays de Galles et de la Normandie à partir du<br />

rapport entre un espace fortement dominé et l’intensité de la délimitation. Dans quelle<br />

mesure en effet la fréquence des conflits qui s’y jouent contribue-t-elle à préciser<br />

toujours plus les délimitations et à modifier la territorialité de l’espace ainsi défini ?<br />

Ensuite, nous étudierons les frontières de contact où le rapport entre le dominium et<br />

l’imperium des Plantagenêt doit être négocié, parfois diplomatiquement, parfois<br />

militairement (Toulousain, Bretagne jusqu’en 1166, Écosse, Irlande). Enfin, la faible<br />

territorialité des frontières de l’Aquitaine sera interrogée au regard de forces politiques<br />

non seulement indépendantes de l’imperium des Plantagenêt, mais dont l’expansion<br />

concurrente constitua un facteur puissant de désintégration.<br />

11 WARREN, W. L., Henry II, 2000, p. 201-203; HAYS, L. et JONES, E. D., « Policy on the Run: Henry<br />

II and Irish Sea Diplomacy », J.B.S., 29: 4 (1990), p. 293-316.<br />

318

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!