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Langlois 143 . Le nouveau vocable apparaît au milieu des années 1170 dans une charte de
protection émise par Henri II 144 . Son patronage ne se limite pas à la construction d’une
nouvelle église et de bâtiments conventuels, qui seuls autorisaient le changement de
dédicace, mais comporte également de nombreux dons et notamment l’autorisation d’y
établir une foire 145 . La communauté des lépreux de Rouen jouissait du patronage ducal
dès le règne d’Henri I er comme le suggère une charte de Geoffroy le Bel, confirmant le
don de 40 sous annuels « pour les lépreux de Rouen » 146 . La prise en charge par Henri II
de la reconstruction du Mont-aux-Malades aux abords de Rouen répondait donc
également à une tradition de patronage ducal au moment où l’essor de la population
urbaine et de la communauté des lépreux et lépreuses de Rouen imposait l’élargissement
de ses bâtiments. Le lien entre l’essor des hôpitaux-léproseries dans la seconde moitié
du XII e siècle et l’essor urbain se traduit notamment par l’installation des lépreux,
pratiquement toujours sur des routes de passage ou à proximité des foires dont ils
obtenaient souvent les droits. Ainsi, loin d’être des lieux d’exclusion, les maladreries
s’inséraient dans les structures économiques, participant à l’essor des XI e et XII e
siècles 147 .
À Caen, une léproserie dédiée à la Vierge est fondée par Henri II à Beaulieu,
dans les faubourgs ouest de la ville de Caen en 1161 148 . Cette léproserie était appelée la
143 Mémoires historiques de D. Le Mesle, et autres mémoires aux archives, cité dans LANGLOIS, P. L.,
Histoire du prieuré du Mont-aux-malades-lès-Rouen et Correspondance du prieur de ce monastère avec
saint Thomas de Cantorbéry (1120-1820)... 1851, p 83-84 : « Ensuite, et pour mémoire de ses grandes et
signalées victoires obtenues par l’intercession de saint Thomas, tant en Angleterre qu’en Normandie,
nommément du siège levé devant la ville de Rouen, il bâtit au Mont-aux-Malades, comme il paraît par
aucune chartes de ce prieuré, une nouvelle église, sous le titre de saint Thomas le martyr, chancelier
d’Angleterre, archevêque de Cantorbéry… ».
144 Acta Plantagenet (1929H) : Sciatis quod ecclesia beati Thome martiris de Monte Rothom' et leprosi
ibidem degentes et omnes redditus et res et possessiones sue in manu et custodia et protectione mea sunt ;
LANGLOIS, P. L., Histoire du prieuré du Mont-aux-malades-lès-Rouen et Correspondance du prieur de
ce monastère avec saint Thomas de Cantorbéry (1120-1820)... 1851 ; pièces justificatives n°12 et 13
p 425-27.
145 L’histoire du prieuré a été récemment revisitée par Elma Brenner, BRENNER, E., « Charity in Rouen
in the twelfth and thirteenth centuries (with special reference to Mont-aux-Malades) », upublished Ph.D,
Cambridge, 2007 ; BRENNER, E., « The leper house of Mont-aux-Malades, Rouen, in the twelfth and
thirteenth centuries », dans Histoire médiévale et archéologie, 2007, p. 219-246
146 Recueil des actes d’Henri II , Introduction, p. 136 : G. dux Norm. et comes And., vicec[omitibus]
Rothomagensibus, salutem. Precipio quod tradatis leprosis Rothomagensibus XL solidos
Rothomagensium singulis mensibus, sicut rex H. eis dedit et carta eius testatur. Test Roberto de Novo
Burgo. Apud Rotomagum.
147 JEANNE, D., « Les léproseries du diocèse de Bayeux du XIe à la fin du XIVe siècle: essai d'inventaire
archéologique et architectural », dans Archéologie et architecture hospitalières de l'Antiquité tardive à
l'aube des Temps modernes, 2004, p. 325-389
148 TORIGNI, p. 331 : « H. rex… domum leprosorum juxta Cadomum mirabilem aedificavit » ; JEANNE,
D., « Les léproseries du diocèse de Bayeux du XIe à la fin du XIVe siècle: essai d'inventaire
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