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donjon demeure mais il s’accompagnait, au XII e siècle, de tout un ensemble fortifié. Les<br />

pipe rolls enregistrent les dépenses affectées à sa construction entre 1165 et 1174 soit<br />

près de 1540 livres, dont 1400 entre 1165 et 1167, ce qui laisse penser que le donjon<br />

(cylindrique à l’intérieur et octogonal à l’extérieur) fut achevé à cette date. En faisant<br />

détruire les châteaux du comte alors que la construction du donjon royal était en train de<br />

s’achever, Henri II manifestait clairement sa volonté d’affirmer visiblement son pouvoir<br />

et son autorité sur ces terres indociles.<br />

Les murailles du château de Limoges<br />

L’histoire des murailles du château de Limoges témoigne également de toute la<br />

signification politique que pouvaient comporter l’érection et la destruction d’enceintes<br />

castrales. Selon Ge<strong>of</strong>froy de Vigeois, lorsque Henri II vint à Limoges, à l’automne<br />

1154, il fut « reçu avec allégresse comme duc d’Aquitaine, dans la capitale de son<br />

duché » 93 . Mais peu de temps après, alors qu’un conflit avait éclaté entre les bourgeois<br />

et les représentants du duc, l’abbé de Saint Martial prit le parti des bourgeois en refusant<br />

de participer aux dépenses du duc, « arguant qu’il ne devait rien lui fournir hors de<br />

l’enceinte du château ». Henri II ordonna donc que « les murailles du château qu’on<br />

avait bâties depuis peu » ainsi que le pont soient abattues afin d’abolir la limite<br />

juridictionnelle érigée par l’abbé 94 . Les murs du château de Limoges vont alors<br />

constituer tout au long de la période, un véritable enjeu de pouvoir, leur destruction<br />

symbolisant la manifestation de la volonté ducale tandis que leur restauration reflétait la<br />

pugnacité des rebelles à son autorité. En 1174, les bourgeois de Limoges pr<strong>of</strong>itèrent du<br />

conflit entre Henri II et ses fils pour se hâter de faire reconstruire les murailles, dans la<br />

crainte qu’une fois la paix revenue, le duc ne s’y oppose 95 . En 1181, Richard ordonne<br />

que les murailles du château de Limoges soient à nouveau détruites, mais, dès l’année<br />

suivante, elles sont restaurées et renforcées par les bourgeois. En 1183, alors que la<br />

guerre entre Henri II et ses fils éclate à nouveau, le vicomte de Limoges incite les<br />

bourgeois à fortifier à nouveau les murailles du château, en creusant de pr<strong>of</strong>onds fossés<br />

et en édifiant des tours et des machines de bois pour défendre ces murs, ainsi qu’à<br />

détruire les murailles et la tour en pierre du monastère de Saint Martial, qui soutenait<br />

Henri II 96 . Ce dernier rassembla donc une armée et vint mettre le siège devant Limoges.<br />

93<br />

GEOFFROY DE VIGEOIS, Chronique précédée d’une étude sur la chronique de Ge<strong>of</strong>froy, 1864p. 86.<br />

94<br />

Ibid.<br />

95<br />

Ibid., p. 121 : RHF, XII, p. 444 : et quia seditio erat inter Regem et filios, opus accelerabant, ne<br />

quandoque Dux fieri prohiberat, reddita pace : quod ita postmidoum contigit evenire.<br />

96<br />

Ibid., p. 158.<br />

146

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