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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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L’extension de la juridiction royale sur les routes publiques du royaume<br />

L’extension de la juridiction royale sur les routes s’est principalement effectuée<br />

par la jurisprudence des cas d’empiètement : les pourprestures 339 . La première<br />

explication de ce terme dans un sens plus précis est donnée par Richard FitzNigel dans<br />

le Dialogue de l’Échiquier, lorsqu’il décrit l’enregistrement des comptes des shérifs 340 .<br />

Dans une section appelée les De excidentibus et occupatis, il explique qu’il arrive<br />

parfois, à cause de la négligence du shérif et de ses agents ou de la guerre, que ceux qui<br />

vivent près des terres de la Couronne (fundos qui corone annominantur) occupent<br />

certaines portions de celles-ci et les considèrent comme leurs. Les amendes données par<br />

les juges d’Eyre sont enregistrées séparément de la ferme du comté mais le shérif est<br />

chargé d’en rendre compte. C’est que nous appelons les pourprestures ou empiètements<br />

(occupata). Dans les pipe rolls, le premier usage du terme apparaît en 1165 341 .<br />

Dans son Tractactus de legibus, Glanvill consacre une partie du livre IX à ces<br />

cas d’empiètement qui ne concernent pas seulement les domaines royaux mais aussi les<br />

routes publiques :<br />

Il y a pourpresture au sens strict lorsque un bien du roi est occupé,<br />

par exemple dans les domaines royaux ou lorsqu’un chemin public est<br />

obstrué, lorsque qu’un cours d’eau public est dévié, ou lorsque<br />

quelqu’un occupe une route royale dans une ville royale en y<br />

construisant des bâtiments. En général, à chaque fois que ce qui est<br />

fait nuit aux possessions royales ou aux routes royales ou aux cités, le<br />

procès qui en résulte appartient à la Couronne 342 .<br />

Glanvill utilise le terme romain via publica comme équivalent de via regia afin<br />

d’introduire l’idée que nuire au roi c’était nuire au public, anticipant ainsi l’usage du<br />

droit romain qui servira plus tard à affirmer l’équation entre intérêt royal et intérêt<br />

339<br />

COOPER, A. R., « Obligation and Jurisdiction: Roads and Bridges in Medieval England, (c.700-<br />

1300) », unpublished Ph.D., Harvard, 1998, p. 248-256.<br />

340<br />

RICHARD FITZNIGEL, Dialogus de Scaccario (and) Constitutio Domus Regis, 1983, p. 93-94 : fit<br />

interdum per negligentiam vicecomitis vel eius ministrorium vel etiam per continuatam in longa tempora<br />

bellicam tempestatem, ut habitantes prope fundos qui corone annominantur aliquam eorum portionem<br />

sibi usurent et suis possessionibus ascribant.<br />

341<br />

Alan Cooper signale également un cas d’empiètement d’une maison construite in vico regis punit au<br />

bout de 2 ans par 12 d en 1164.<br />

342<br />

RANULF DE GLANVILL, Tractatus de Legibus et Consuetudinibus Regi Anglie qui Glanvilla<br />

vocatur, 1993, p. 113-116: dicitur autem proprestura proprie quando aliquid super dominium regem<br />

injuste occupatur, ut in dominicis regiis vel un viis publicis astopatis, vel aquis publicis trestornatis a<br />

recto cursu, vel quando alisquis in civitate domini regis super regiam plateam aliquid edificando<br />

occupavit. Et generaliter quotiens aliquid fit ad nocumentum regii tenementi vel regie vie vel civitatis,<br />

placitum inde ad coronam domini regis pertinet.<br />

302

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