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Elles n’étaient cependant vraisemblablement pas des fondations personnelles du roi,
bien qu’une charte royale datant des années 1180, confirme une donation d’Henri II « à
Dieu et aux pauvres du Christ se trouvant dans le lieu où est fondée la maison Dieu au
Mans, c'est-à-dire la maison que j’ai fondée de ma propre aumône, en l’honneur de Dieu
et pour l’hospitalité des infirmes et pour leur guérison » 168 . L’insistance avec laquelle il
revendique la fondation de la Maison-Dieu et la similarité de cette charte avec celle qui
confirme l’origine royale de la fondation de l’hôpital d’Angers peut en effet faire
douter. La contemporanéité de ces fondations, 1180-1200, et les ressemblances
architecturales frappantes des deux grandes salles dans un « style angevin » suggèrent
toutefois un patronage commun des constructions qui pourrait bien être, au moins en
partie, celui d’Henri II (illustration 3.12 et 3.13) 169 .
Globalement la plupart des fondations hospitalières d’Henri II ont donc concerné
ses territoires continentaux. Hormis la léproserie de l’hôpital Saint-Léonard de Derby
dont il est sans doute le fondateur, comme le suggèrent un inspeximus et une charte de
confirmation d’Edward II, ainsi que celle de St Peter Without à Windsor, c’est surtout
sous le règne de Jean qu’il y eut des fondations royales d’hôpitaux en Angleterre 170 .
Déjà en tant que comte de Mortain, Jean est vraisemblablement à l’initiative de la
refondation de l’église de Chesterfield dans le Derbyshire en hôpital en 1195, de la
fondation de l’hôpital de Bristol et de celui de Lancaster 171 . Il participe également à
l’installation d’une communauté d’augustiniens à Aconbury par Hugues de Lacy, en
donnant le site de la fondation qui ne verra le jour qu’en 1237 172 . En outre, les donations
pieuses de Jean qui sont enregistrées dans les pipe rolls témoignent d’une tendance à
168
Acta Plantagenêt (1873H); Recueil des actes d’Henri II , II, p. 207-208 n° DCV; Sciatis me pro Dei
amore et pro salute anime mee et pro animabus omnium antecessorum meorum et successorum dedisse et
concessisse et presenti carta mea confirmasse Deo et pauperibus Christi situm loci in quo fundata est
domus Dei apud Cenoman' quam scilicet domum ego in honore Dei ad hospitalitatem egenorum et ad
eorum inopiam releuandam de propriis elemosinis meis fundaui.
169
VASSAS, R., « La maison-Dieu de Coëffort au Mans. Grande salle des malades », Bulletin
monumental, 112 (1954), p. 61-87.
170
Acta Plantagenet (4628H); VCH Derbyshire, II, p. 84-86; ASTILL, G. G., « Windsor in the context of
medieval Berkshire », dans Windsor : Medieval Archaeology, Art and Architecture of the Thames Valley,
2002, p. 1-14.
171
KNOWLES, D. et HADCOCK, R. N., Medieval Religious Houses : England and Wales, 1971, p. 347,
351, 368. HALLAM, E. M., "Aspects of the monastic patronage of the English and French royal houses,
c. 1130-1270"; WEBSTER, P., « King John and Rouen: Royal itineration, kingship and the Norman
'capital', c. 1199-c. 1204 », Cardiff Historical papers, 3 (2008), p. 1-39 discute ces attributions, soulignant
que les seuls et rares documents ne sont souvent que des confirmations.
172
KNOWLES, D. et HADCOCK, R. N., Medieval Religious Houses : England and Wales, 1971
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