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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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de l’empire a été central 151 . L’accession de Dol au statut d’évêché métropolitain de<br />

Bretagne favorisée dans les années 1160 par Henri II lui permit également de renforcer<br />

son pouvoir sur l’Église bretonne, en la libérant de la primatie de Tours sur laquelle il<br />

n’exerçait pratiquement aucune influence 152 . En Irlande, John Cumin, archevêque de<br />

Dublin de 1181 à 1212, choisi par Henri II pour ses qualités d’administrateur, fut l’un<br />

des principaux représentants de la Couronne d’Angleterre sur l’île, contrôlant les<br />

nominations épiscopales, les biens temporels des églises ainsi que les fondations<br />

séculières 153 . Quant aux évêques gallois, peu de documents nous renseignent sur leurs<br />

activités politiques, mais les tentatives de Giraud de Barri pour obtenir le siège de St<br />

Davids témoignent de l’évolution des relations entre les évêques gallois et la cour des<br />

Plantagenêt : tandis qu’Henri II est capable d’imposer Pierre de Leia en 1176 au siège<br />

de St Davids contre Giraud, ce dernier parvient finalement à l’obtenir en 1199, alors que<br />

Jean et Hubert Walter s’y étaient opposés à cause de son origine galloise 154 .<br />

En Normandie, si la formation d’un milieu social original de chapelains royaux,<br />

destinés à pourvoir les grands bénéfices ecclésiastiques existait depuis le XI e siècle,<br />

celui-ci a progressivement disparu et permet de moins en moins aux ducs de s’appuyer<br />

sur l’ensemble des évêques et des abbés pour mener à bien leurs desseins en matière<br />

religieuse 155 . À la fin du règne d’Henri II, le cumul des charges exercées par les abbés<br />

s’effectuait ainsi souvent en dehors du cadre strictement ecclésiastique 156 . Malgré les<br />

151 EVERARD, J. A., Brittany and the Angevins : Province and Empire, 1158-1203, 2000, p. 67. Dès les<br />

années 1160, l’évêque de Rennes qui est choisi au sein des familiares d’Henri II, (Etienne de Fougères, le<br />

chapelain d’Henri II élu évêque de Rennes en 1167-1178) à l’instar que ceux de Nantes et Dol, jouaient<br />

un rôle administratif en co-scellant la plupart des actes émis par les sénéchaux royaux. Ils ont donc<br />

participé activement à la construction de structures administratives pour gouverner la Bretagne.<br />

152 TURNER, R. V., « Richard Lionheart and the Episcopate in his French Domains », French Historial<br />

Studies, 21: 4 (1998), p. 517-542. Il parvint ainsi à placer à sa tête Roger du Hommet (1171-1175), un<br />

clerc de sa chancellerie et parent du connétable de Normandie, puis Roland de Pise (1177-1187) et Henri<br />

fils de Robert fitz Harding (1187-88), qui provenaient tous deux de l’Église normande, où la coutume de<br />

la nomination ducale était largement admise. Mais en 1199, Innocent III restitua Dol à la primatie de<br />

Tours, faisant ainsi entrer l’épiscopat breton sous l’influence capétienne. SAINTE-MARTHE, D. (éd.),<br />

Gallia Christiana, 1739-1877, XIV, p. 1052.<br />

153 MURPHY, M., « Balancing the Concerns <strong>of</strong> Church and State: The Archbishops <strong>of</strong> Dublin 1181-<br />

1228 », dans Colony and frontier in medieval Ireland : essays presented to J. F. Lydon, 1995, p. 41-56.<br />

154 PELTZER, J., « Les évêques de l'empire Plantagenêt et les rois angevins: un tour d'horizon », dans<br />

Plantagenêts et Capétiens: confrontations et héritages, 2006, p. 461-484.<br />

155 MUSSET, L., « La formation d'un milieu social original: les chapelains normands du duc-roi au XIe<br />

siècle et au début du XIIe siècle », dans Aspects de la société et de l'économie médiévale, 1988, p. 91-<br />

114; PELTZER, J., « Henry II and the Norman Bishops », E.H.R., 119: 484 (2004), p. 1202-1229.<br />

156 Au XII e siècle, le clergé normand était habitué à un degré de contrôle ducal qui n’existait nulle part<br />

ailleurs en Europe, principalement parce que la protection de toutes les maisons religieuses était une<br />

prérogative exclusive du duc qui leur leur évitait un trop grande dépendance vis-à-vis des seigneurs<br />

fondateurs en tant qu’avoué ou vidame que l’on retrouve partout en Europe ; GAZEAU, V., « Les<br />

abbayes bénédictines de la Normandie ducale : lieux de pouvoir ou relais du pouvoir? », dans Les lieux de<br />

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