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Brézolles répond au raid contre Chennebrun, menée par Louis VII en 1168 28 . Henri II<br />

prend acte du changement de mouvance de son vassal infidèle et ordonne que son<br />

manoir dans le Wiltshire soit confisqué et que ses revenus soient vendus à l’Échiquier<br />

au pr<strong>of</strong>it du roi 29 . Dés lors, Henri II semble renoncer à étendre sa domination en deçà de<br />

l’Avre et de la Sarthe et entreprend de fortifier cet espace mal contrôlé face au comté de<br />

Blois. À partir 1169, le chantier des « fossés royaux », qui avait sans doute débuté sous<br />

le règne d’Henri I er , est poursuivi et développé 30 .<br />

La construction des fossés royaux<br />

Le dispositif des « fossés royaux » visant à délimiter les territoires du duc de<br />

Normandie et les protéger des incursions menées sous l’égide du roi de France était<br />

alors composé d’une série de mottes distribuées le long de fossés accompagné d’un<br />

levée de terre, qui secondaient le tracé des rivières Sarthe, Iton et Avre, selon un<br />

système assez proche de l’Offa’s Dyke. Selon Lucien Merlet, une carte de l’évêché de<br />

Chartres par Jaillot (1690) les représente de Contreby à Nonancourt en passant par<br />

Saint-Christophe, Verneuil et Tillières, des villes neuves fondées par Henri I er<br />

(illustration 4.3) 31 . Selon Bernard Jouaux, les fossés se prolongeaient jusqu’à Sainte-<br />

Scolasse dans la Sarthe, qui comporte un lieu-dit « Fossé-le-Roy » 32 . Ghislain et Lionel<br />

Gauderoy font également remarquer qu’il existe des toponymes similaires plus au sud,<br />

entre Saint-Rémy du Val et la Motte Perray, où des « fossés-Robert » courraient sur une<br />

quinzaine de kilomètres. À la frontière occidentale du duché, « le grand fossé du comte<br />

de Mortain » et la « Haie de terre » étaient sans doute plus anciens (milieu du XI e<br />

28 TORIGNI, II, p. 8 : tradidit etiam castellum Hugonis de Novo Castello flammis et incendiis, vocatum<br />

Bruerolles, ut combustum ex re nomen haberet.<br />

29 THOMPSON, K., Power and Border Lordship in Medieval France. The County <strong>of</strong> the Perche, 1000-<br />

1226, 2002, p ; 96 cite PR 14 H.II, p. 18 : instauramento terrae comitis de Perche vendito et de assisa<br />

facta super homines eiusdem terra.<br />

30 LOUISE, G., La seigneurie de Bellême : Xe-XIIe siècles : dévolution des pouvoirs territoriaux et<br />

construction d'une seigneurie de frontière aux confins de la Normandie et du Maine, à la charnière de<br />

l'an mil, 1992, I, p. 422 ; II, p. 252 (n°53); POWER, D. J., The Norman Frontier in the Twelfth and Early<br />

Thirteenth Centuries, 2004, p. 397.<br />

31 MERLET, L., Notice historique sur la baronnie de Châteauneuf-en-Thimerais, 1865, p. 13 ;<br />

LEMOINE-DESCOURTIEUX, A., « Les pouvoirs sur la frontière de l'Avre (XIe-XIIe siècles), Eure: du<br />

pouvoir seigneurial au pouvoir ducal, puis à l'autonomie urbaine », dans Les lieux de pouvoir au Moyen<br />

âge en Normandie et sur ses marges, 2006, p. 101-118, la reprise en main directe du pouvoir ducal sur<br />

l’Avre, comme partout en Normandie, s’est alors effectuée par la création de nouvellles institutions<br />

administratives et judiciaires directement imitées du modèle seigneurial.<br />

32 JOUAUX, B., « Les fossés-le-Roi », Cahiers Percherons. Châteaux-forts et guerre au Moyen Âge, 58<br />

(1978), p. 6-8.<br />

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