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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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sous le règne d’Henri II, entre 1165 et 1180 216 , c'est-à-dire au moment où Étienne de<br />

Marçay, qu’Henri II avait choisi au sein de la petite aristocratie de Touraine, devint<br />

sénéchal après avoir été chambellan du roi, (il apparaît dans les pipe rolls en 1158 sous<br />

ce titre) et gardien du trésor royal de Chinon 217 . Alors que le sénéchal ne possédait<br />

qu’une délégation de pouvoirs lui permettant de n’agir que de manière ponctuelle et sur<br />

ordres du roi, ses pouvoirs de représentation devinrent permanents à partir des années<br />

1170 et s’étendirent notamment à la charge de gardien de tous les châteaux comtaux 218 .<br />

En tant que garant du maintien de l’ordre et de la surveillance de la bonne gestion des<br />

domaines royaux, il était responsable des prévôts qui vers la fin du XII e ont<br />

définitivement éclipsé les anciens voyers. Ils étaient localement chargés d’administrer<br />

les biens du comte, de percevoir les droits, de rendre la justice, dans le ressort de leurs<br />

circonscriptions. Ces transformations administratives sont vraisemblablement à<br />

l’origine du conflit qui oppose Henri II et son sénéchal à propos du patronage de<br />

plusieurs fondations : la chartreuse du Liget, l’hôpital Saint-Jean et la celle<br />

grandmontine de la Haye-aux-Bonshommes à Angers. Henri II refusa en effet de<br />

reconnaître qu’Étienne avait fondé ces établissements à titre personnel et exigea qu’ils<br />

soient restitués au patronage royal.<br />

La fondation du prieuré du Liget est connue par une charte, sans doute émise<br />

vers 1176-83, dans laquelle l’abbé de Villeloin est chargé d’installer les chartreux sur le<br />

site connu sous le nom du Liget (locum illum qui vulgo Ligetum appelatur). Pour cela, il<br />

reçoit du roi cent livres angevines d’une rente tenue par deux hommes (alietos) à<br />

Crepdone (Chédigny ?) 219 . Dans le contexte du milieu des années 1170, il n’est pas<br />

impossible qu’Henri II ait cherché à s’associer à son sénéchal pour créer une nouvelle<br />

fondation. Henri et Étienne apparaissent en effet comme les deux instigateurs de la<br />

chartreuse :<br />

216 BOUSSARD, J., Le Comté d'Anjou d'Henri Plantegenêt à la conquête de Philippe Auguste, 1932 ;<br />

HALPHEN, L., Le comté d'Anjou au XIe siècle, 1906.<br />

217 KINGSFORD, C. L. r. et TURNER, R. V., « Etienne de Tours », DNB, cite PR 4 H.II, p. 125, 137,<br />

168; Recueil des actes d’Henri II , Introduction, p. 459-460.<br />

218 BOURNAZEL, É., « Société féodale et fonction publique (fin Xe milieu XIIIe siècle) », dans Histoire<br />

de la fonction publique en France, 1993, p. 115-309.<br />

219 Acta Plantagenet, Henry II (5116H) cite Tours AD Indre-et-Loire H167 (Cartulaire du Liget) f°.124rv'<br />

; MARTENE, E. et DURAND, U., Thesaurus novus anecdotorum V SS. Patrum, aliorumque auctorum<br />

ecclesiasticorum omnium fere saecalorum, à quarto cad decimum quartum opuscula, 1968, I, col.570 ;<br />

voir aussi MUNTEANU, V., The cycle <strong>of</strong> frescoes <strong>of</strong> the Chapel <strong>of</strong> Le Liget, 1978, p. 19.<br />

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