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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

individuelle, mais résulte <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> l’individu avec <strong>les</strong> personnes autour <strong>de</strong><br />

lui (Cohen-Scali & Guichard, 2008). D’un côté il s’i<strong>de</strong>ntifie à ce groupe, et <strong>de</strong> l’autre,<br />

il s’en différencie. En cela il affronte <strong>de</strong>s tendances contradictoires d’assimilation et<br />

<strong>de</strong> différenciation, d’i<strong>de</strong>ntification et <strong>de</strong> distinction.<br />

Par le Soi on entend l’importance reconnue par l’individu d’exister pour <strong>les</strong><br />

autres, d’être reconnu. Ce Soi évolue avec l’évaluation <strong>de</strong>s autres et l’acceptation ou<br />

le refus qu’il en fait. Mais le Soi permet également l’i<strong>de</strong>ntification indispensable à<br />

l’acquisition <strong>de</strong> nouveaux rô<strong>les</strong> sociaux. L’image <strong>de</strong> soi est donc dépendante <strong>de</strong>s<br />

autres, ce qui pour autant ne la « réduit pas à la fonction d’adaptation aux<br />

autres et aux conditions extérieures » (Malewska-Peyre, 1999, p.141).<br />

L’appartenance sociale quant à elle revêt une gran<strong>de</strong> importance pour<br />

l’adhésion du sujet à un groupe, quel qu’il soit, avec lequel il partage certains<br />

attributs. Dans une première phase, avant son acceptation par le groupe, l’individu<br />

commence à en intérioriser <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> et <strong>les</strong> valeurs. Il intériorise également <strong>les</strong> rô<strong>les</strong><br />

ou <strong>les</strong> statuts en lien avec ce groupe et s’implique alors personnellement au sein <strong>de</strong><br />

celui-ci. Par ce processus, il est conduit à l’implication sociale.<br />

Le groupe revêt à la fois un caractère rassurant et un caractère inquiétant, voire<br />

dangereux. Tap (1998) met fort bien en évi<strong>de</strong>nce l’ambigüité <strong>dans</strong> laquelle le rapport<br />

au groupe nous plonge. En effet, d’un côté, l’i<strong>de</strong>ntification au groupe <strong>de</strong>s individus<br />

ou à un <strong>de</strong> ses membres signifie que je me rapproche d’eux et m’éloigne par là-même<br />

<strong>de</strong> ma propre i<strong>de</strong>ntité, ce qui pourrait être vécu comme un danger. Mais pourtant, la<br />

construction i<strong>de</strong>ntitaire nécessite, nous l’avons vu, ce processus d’i<strong>de</strong>ntification qui<br />

est également sécurisant. Les groupes d’appartenance constituent une « source<br />

essentielle d’i<strong>de</strong>ntités » (Dubar, 2000, p.5). Il faut alors simplement « savoir<br />

revenir chez soi, si l’on veut forger son i<strong>de</strong>ntité personn elle » (Tap, 1998, p.67),<br />

c’est-à-dire passer par le processus d’i<strong>de</strong>ntisation, qui permet au sujet <strong>de</strong> se<br />

différencier et <strong>de</strong> s’affirmer <strong>dans</strong> son individualité.<br />

L’assimilation <strong>de</strong> la profession infirmière à la corporation qui la représente, à<br />

l’histoire qui la porte, et aux mouvements inter et intra-professionnels, permet à<br />

l’étudiante <strong>de</strong> se créer une i<strong>de</strong>ntité sociale.<br />

La construction i<strong>de</strong>ntitaire, loin d’être un long fleuve tranquille, est un<br />

processus « marqué par <strong>de</strong>s ruptures et <strong>de</strong>s crises, inachevé et toujo urs<br />

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