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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

contentant, le plus souvent, d’un « bonjour » laconique !<br />

Selon notre compréhension <strong>de</strong> la profession, une « qualité fondamentale <strong>de</strong>s<br />

<strong>soins</strong> <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong> reconnaître, <strong>de</strong> confirmer et <strong>de</strong> favoriser la vie<br />

humaine <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s circonstances où elle l’est moins » (Goulet & Dallaire, 2002,<br />

p.82).<br />

« Les soignants reçoivent une formation initiale et continue qui <strong>les</strong><br />

sensibilise <strong>de</strong> plus en plus à l’importance <strong>de</strong> la dimension relationnelle<br />

du soin, en même temps qu’ils sont l’objet <strong>de</strong> pressions visant à<br />

améliorer la productivité <strong>de</strong> leur pratique » (Sirven, 1999, p.40).<br />

Les discours <strong>de</strong>s soignants laissent <strong>de</strong> plus en plus transparaître la frustration<br />

<strong>de</strong> ne pas parvenir à exercer cette relation <strong>de</strong> soin <strong>dans</strong> la profon<strong>de</strong>ur qui lui<br />

appartient. Cette frustration n’est sans doute pas nouvelle, mais sa verbalisation<br />

nettement plus explicite <strong>de</strong>puis quelques années, pousse à croire que le phénomène<br />

s’aggrave <strong>de</strong> manière significative.<br />

Dans le même ordre d’idées, <strong>de</strong>s pratiques actuel<strong>les</strong> consistent à « trier » <strong>les</strong><br />

patients <strong>dans</strong> <strong>les</strong> services d’urgence. Les <strong>de</strong>grés d’urgence ainsi i<strong>de</strong>ntifiés, <strong>les</strong><br />

patients sont pris en charge plus ou moins rapi<strong>de</strong>ment. Compréhensible sur un plan<br />

d’organisation et d’efficacité, ce procédé n’en est pas moins questionnant sur le plan<br />

humain. En effet, <strong>les</strong> personnes se sentent, pour beaucoup, peu entendues <strong>dans</strong> leur<br />

souffrance, qui si elle ne présente effectivement pas forcément <strong>de</strong> danger vital, n’en<br />

<strong>de</strong>meure pas moins suffisamment gênante ou douloureuse pour justifier leur<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ai<strong>de</strong>. Les soignants ressentent ces métho<strong>de</strong>s comme une chosification <strong>de</strong><br />

l’humain. En parallèle à cette frustration, c’est également la responsabilité qui pèse<br />

lour<strong>de</strong>ment sur <strong>les</strong> infirmières. Responsabilité <strong>de</strong> prendre <strong>les</strong> bonnes décisions, <strong>de</strong><br />

faire le « tri » adéquat <strong>dans</strong> <strong>les</strong> personnes qui se présentent aux urgences (Schachtel,<br />

2010).<br />

À la charge globale <strong>de</strong> travail s’ajoute également une augmentation <strong>de</strong> la tâche<br />

administrative. La mise en place <strong>de</strong>s procédures a pour objectif d’automatiser le<br />

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