L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
qu’ils ont envie de défendre et… de trouver un équilibre (P10) ». Donc ce
combat suscite bel et bien un engagement de la part des soignants (P10), un
engagement pour redonner de la cohérence, de la structure et surtout de l’humain au
milieu des soins (P10).
19.5.2 Qualité des prestations de soins
Si l’activité est mue uniquement par la notion de devoir, cela provoque, à la
longue « un ras-le-bol » (E12) et une démotivation.
Nous remarquons d’ailleurs, au fil de l’analyse, des éléments paradoxaux. En
effet, certaines personnes, en particulier des étudiants, affirment agir selon leurs
convictions, ou du moins le souhaiter, mais dans la réalité, lorsqu’ils décrivent leur
activité, on les sent pris dans l’étau des obligations externes (E21).
Par ailleurs, selon une étudiante, nous pouvons constater qu’une dotation en
personnel insuffisante fait automatiquement pencher la balance du côté de l’agir et
des obligations professionnelles (E22). Elle décrit logiquement ce phénomène en
expliquant que lorsque « le personnel est mal doté… on est peut-être plus dans
le faire, dans l’agir et on est moins dans l’être parce qu’on a pas le temps de
le faire et on s’épuise (E22) ». D’ailleurs, ce que l’étudiante exprime ici nous est
confirmé par l’expérience vécue d’une soignante qui a pu l’expérimenter à ses
dépens : «… Il y a eu aussi ça dans mon épuisement. C’est parce que j’entends,
j’étais plus qu’à devoir exécuter des directives et puis c’est tout. On me
demandait plus de réfléchir et puis d’avoir un tan tinet de réflexion et
d’autonomie… (P10) ».
Outre l’impact sur le soignant, c’est aussi la qualité du soin qui en pâtit, selon
certains professionnels, puisque, si le travail est fait par devoir, « il n’y a plus cette
dimension ben chaleureuse, relationnelle en fait cette dimension-là est de plus
en plus perdue… et c’est l’essence même du soin qui est perdue (P7) ».
Les deux pôles sont importants : l’expertise et la responsabilité parce qu’on est
très vite dans l’erreur et « elle peut avoir des conséquences dramatiques sur
quelqu’un… », mais cela ne suffit pas, et l’étudiante rajoute que le soin doit se faire
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