L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
d’un fondement argumentatif très peu étoffé. À cet égard les considérations relevées
sur le thème du positionnement sont significatives. Si les avis sur ce sujet sont
généralement assez prompts à être évoqués et les affirmations assez péremptoires, on
ne peut néanmoins que constater la maigre teneur de l’argumentaire qui les justifie.
Or les enseignements sur ce sujet restent également très lacunaires, orientés à
nouveau, très largement, sur l’action. Sachant que le positionnement constitue le
fondement même de l’engagement, vouloir le considérer comme un allant de soi, en
faisant l’économie d’examiner ce qui le constitue, revient, pour une enseignante, à
vouloir faire de la peinture sans avoir, au préalable, apposé une couche d’accroche
(T9). La peinture, comme ici l’engagement, n’auront alors aucune chance d’être
viables sur la durée.
On pourrait prétexter le jeune âge et le manque de maturité pour dispenser les
étudiantes d’une réflexion approfondie. Néanmoins, même s’ils sont jeunes, ils
seront confrontés aux difficultés de la pratique : à la maladie, à la mort, à la violence
etc… Eux-mêmes expriment d’ailleurs le besoin d’être davantage préparés à la réalité
du monde du travail, en acquérant, pour ce faire, une meilleure connaissance de soi.
Certes, jusqu’à un certain point, le praticien formateur chargé d’encadrer
l’étudiante sur son lieu de stage, peut aider cette dernière dans ce cheminement de
manière ponctuelle. Toutefois sa position d’évaluateur en fin de stage, ainsi que sa
présence très limitée dans un espace-temps de six semaines maximum, ne permettent
pas de réunir les conditions favorables à un cheminement qui peut s’avérer long et
sinueux. C’est pourquoi plusieurs enseignants et étudiants souhaiteraient voir un
accompagnement instauré spécifiquement dans ce sens dès l’entrée en formation, et
sur toute la durée de celle-ci.
Les entretiens révèlent aussi qu’en l’absence de réflexion sur l’engagement
personnel, c’est aussi la réflexion sur ses propres valeurs qui fait défaut. Les valeurs
ne sont abordées que sous l’aspect fortement conflictuel du dilemme éthique, et non
sous l’angle d’une connaissance de soi et de ses limites, devenu souci de soi au sens
foucaldien du terme. Pourtant, enseignants tout comme étudiantes, reconnaissent le
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