L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

DEUXIÈME PARTIE – CADRE DE RÉFÉRENCE SPÉCIFIQUE
préfèrent mettre l’accent sur les forces externes comme forces activatrices de
l’engagement.
Les définitions demeurent relativement floues et les termes fréquemment
intervertis dans une confusion conceptuelle certaine, alors qu’il s’agit de concepts
spécifiques différents. Il est cependant assez intéressant de remarquer que l’on parle
plus volontiers d’implication que d’engagement dans le monde du management.
Alors que le terme d’engagement est plus en lien avec l’idée d’une prise de
responsabilité incarnée dans une action, le terme d’implication, quant à lui, réfère
davantage à un état et une identification quasi inconditionnelle. L’observation du
terme « involvment » dans la langue anglaise traduit bien cette idée d’implication
totale dans une sorte « d’enveloppement » complet de l’individu. Pour Maslach,
Schaufeli & Leiter (2001) l’engagement professionnel diffère de l’implication en cela
qu’il a avoir avec l’enthousiasme inhérent au travail lui-même. La spécificité de
l’engagement est sa stabilité dans le temps (Hallberg et al., 2007). Le désengagement,
au contraire, est marqué par le retrait et l’auto-protection physique, cognitive et
émotionnelle.
Succédant à la notion de vocation, l’engagement se révèle donc un concept
assez récent, qui a commencé à attirer l’attention avec la conceptualisation du
burnout. La psychologue Maslach, première à avoir étudié les dimensions du
burnout, définit l’engagement comme étant le concept opposé. Les trois dimensions
qu’elle a mises en évidence dans le burnout, et qui sont : l’épuisement émotionnel, la
dépersonnalisation et la perte du sentiment de compétence, deviennent dans
l’engagement : le haut potentiel énergétique, l’implication forte et le sentiment de
compétence (Maslach & Leiter, 1997).
Un peu plus tard, d’autres auteurs démontreront que le concept d’engagement
est plus complexe et que, malgré sa relation certaine au burnout, on ne peut le limiter
à être son opposé (Schaufeli & Salanova, 2007). L’engagement n’est pas seulement
l’absence de burnout, mais l’incarnation du bien-être au travail. Il se caractérise par la
cohérence du comportement avec la visée d’un objectif précis et l’adoption ou le rejet
d’attitudes ou d’alternatives, en fonction de cet objectif (Becker, 2006).
Le domaine des soins infirmiers est communément reconnu comme
particulièrement propice aux pathologies du stress, de type burnout. Or les études
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