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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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DEUXIÈME PARTIE – CADRE DE RÉFÉRENCE SPÉCIFIQUE<br />

s’agit pas ici d’une introspection narcissique, mais d’une nécessaire prise en compte<br />

<strong>de</strong>s be<strong>soins</strong> personnels du soignant, fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> sa motivation et <strong>de</strong> son<br />

engagement. Si l’égocentrisme est bien, pour Morin (2000, p.107), une « tromperie à<br />

l’égard <strong>de</strong> soi-même », le cheminement intérieur permettant la compréhension <strong>de</strong><br />

soi n’en est pas moins indispensable. Contrairement à l’égocentrisme qui mène à une<br />

« hypertrophie du Moi » (Id, p.108), il ne reste pas focalisé sur sa propre personne,<br />

mais s’examine en premier, mesure la complexité humaine et prend conscience <strong>de</strong><br />

ses propres faib<strong>les</strong>se, ce qui l’amène à la capacité d’entrer en dialogue avec l’Autre,<br />

<strong>dans</strong> sa différence et <strong>dans</strong> ses incomplétu<strong>de</strong>s. Et Morin <strong>de</strong> déclarer que<br />

« l’incompréhension <strong>de</strong> soi est une source très importante <strong>de</strong><br />

l’incompréhension d’autrui » (Ibid., p.107).<br />

La démarche éthique est clairement apparente lorsque Gohier, <strong>dans</strong><br />

la même idée écrit que « La connaissance <strong>de</strong> soi est une condition <strong>de</strong> la<br />

rencontre avec l’Autre. » (Gohier, 2007, p.11). En effet, quand Platon (Alcibia<strong>de</strong>,<br />

Trad. Croiset, 2002) met en dialogue Socrate avec le jeune Alcibia<strong>de</strong>, ce <strong>de</strong>rnier ne<br />

peut qu’acquiescer à la question <strong>de</strong> Socrate <strong>de</strong> savoir si « se connaître soi-même, ce<br />

n’est pas ce que nous sommes convenus d’appeler sagesse morale ? » (Ibid.,<br />

p.133). Le développement amené par Socrate oblige le jeune homme à reconnaître<br />

que se connaître soi-même, c’est regar<strong>de</strong>r au fond <strong>de</strong> soi pour y voir « ce qu’il y a<br />

en nous <strong>de</strong> bon ou <strong>de</strong> mauvais » (Ibid, p.133), condition pour être juste avec <strong>les</strong><br />

autres hommes. C’est la connaissance du « Je » illustré <strong>dans</strong> le triangle <strong>de</strong> Ricœur<br />

(1990), développé ci-après, qui va permettre la rencontre et la relation avec le « Tu »,<br />

un « Tu » à la fois semblable et différent. L’éthique se veut alors le garant <strong>de</strong>s liens<br />

entre <strong>les</strong> trois pô<strong>les</strong>, incluant également le pôle tiers, car l’éthique est une manière<br />

d’être à soi-même, au mon<strong>de</strong> et à l’Autre (Svandra, 2004).<br />

« Seule une éthique explicite et réfléchie pourrait fon<strong>de</strong>r chacune <strong>de</strong>s<br />

conceptions possib<strong>les</strong> d’une profession… faute d’une telle éthique<br />

fondatrice, la codification déontologique <strong>de</strong>s professions risque fort <strong>de</strong><br />

se réduire à un cahier <strong>de</strong>s charges arbitrairement défini par chaque<br />

« maison », sans justification ni fon<strong>de</strong>ment rationnels . » (Misrahi, 1995,<br />

p.74).<br />

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