L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
équipe serait, selon lui, appréhendée de façon trop superficielle durant la formation,
le focus étant mis uniquement sur les conflits d’équipe. Or la dynamique d’équipe est
centrale, à son sens, puisqu’elle est le lieu où doivent pouvoir s’incarner, au moins
partiellement, les idéaux des différentes personnes.
Et l’on retrouve cette idée dans la conception de l’engagement chez cet étudiant.
En effet, pour lui, l’engagement est porteur de satisfaction, pour autant qu’il rende la
poursuite de l’idéal possible, indépendamment de la charge de travail qui n’est du
coup que secondaire. En revanche, si cet idéal n’est pas atteignable, l’engagement
peut vite devenir pathologique et conduire au burnout.
Il donne la définition de l’engagement suivante : « L’engagement, c’est la
motivation pour quelque chose, c’est l’envie d’all er, de faire avancer les
choses ». Il s’agit d’une définition à l’image de notre étudiant, doté d’une forte
propension au mouvement, dans une sorte de dynamique évolutive orientée vers un
but précis. Le sujet en est aussi le principal acteur.
La motivation joue un rôle clé dans cette définition de l’engagement, mais
plusieurs paramètres la conditionnent : d’une part, cette motivation est rendue
possible lorsque le soin peut être centré sur la personne, individualisé et adapté au
patient. D’autre part, la reconnaissance et les encouragements la favorisent
également, de même que la perspective de réalisation de différents projets. La
formation a une part importante dans la motivation, en tant qu’elle doit permettre
une meilleure connaissance de soi, qui, à son tour, permet à l’individu de placer des
limites et d’agir selon ses valeurs. Car, selon notre étudiant, le soin centré sur la
personne et la connaissance de soi sont des préalables incontournables à l’exercice du
soin envers le patient. Sans ces préliminaires, il y a risque d’épuisement et celui-ci
devient, à son tour, source de démotivation pour les autres.
L’étudiant regrette d’ailleurs que la démotivation gagne aussi rapidement la
jeunesse qu’il n’estime pas, pour autant, moins engagée que par le passé, mais plutôt
désabusée, comme découragée par un combat qui semble perdu d’avance.
Dans le regard que cet étudiant porte sur la profession se dressent deux
tableaux antagonistes qui marquent la profession actuelle. D’un côté, les
représentations très tenaces qui continuent de connoter cette profession avec des
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