L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
Parallèlement à sa formation en soins infirmiers actuelle, cet étudiant est
extrêmement actif. Il travaille, le week-end et certains soirs dans une maison pour
personnes âgées, ainsi que sur appel dans des services de soins comme ASSC.
Il exprime une grande solidarité vis-à-vis de ses collègues qu’il vient épauler
dans ses remplacements et s’investit beaucoup pour les patients. Il est en même
temps conscient que son statut d’ASSC lui permet certaines libertés qu’une infirmière
n’a pas, tant sa responsabilité est lourde. Par ailleurs, il fait également remarquer que
la tâche est nettement plus facile pour quelqu’un qui, comme lui, ne vient que très
ponctuellement et ne subit pas la lourdeur de la tâche jour après jour. Il est conscient
de la routine qui, combinée à l’usure physique, peuvent rapidement avoir des
conséquences néfastes sur la santé des individus.
Ces activités multiples ne l’empêchent toutefois pas de nourrir une vie sociale
très dense. Au contraire, nous précise-t-il, cette dimension sociale est d’autant plus
importante que l’univers du travail est prenant. Ce sont pour lui des ressources
capitales pour lesquelles il est prêt à faire beaucoup de sacrifices. Et l’étudiant fait là,
à nouveau, preuve d’une grande maturité dans la mesure où il explique avoir
largement réfléchi à cette question de l’épuisement et s’être délibérément fixé des
priorités, en s’imposant des limites et des objectifs. La réflexion est sous-tendue par
une stratégie ciblée, qui se matérialise par la mise sur pied de nombreux projets,
comme celui imminent de partir faire plusieurs mois de stage à l’étranger.
Tout en ayant un regard critique lui permettant de pointer du doigt ses
difficultés, il fait preuve d’une confiance en soi et en ses capacités. Au niveau de la
formation, il met en évidence le rôle essentiel du mentor qui l’aide à mieux se
structurer et à dépasser ses difficultés. Le mentor est un enseignant qui accompagne
les mêmes étudiants tout au long de la formation et procède avec eux à des séances
d’analyse réflexive. Cet accompagnement fait partie des points forts de la formation,
de même que les moments d’analyse de pratique par petits groupes, qui permettent
la verbalisation des émotions, le positionnement, ainsi qu’une meilleure connaissance
de soi. Il regrette en revanche que la formation ne soit pas plus axée sur le jugement
clinique, outil pourtant essentiel à la reconnaissance de l’étudiante par les pairs. La
dynamique de groupe qui caractérise d’ailleurs le travail avec les pairs au sein d’une
427