L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
là à penser que les valeurs ne valent rien, il n’y a qu’un pas » (Gruat,
2009, p.6).
Par sa récurrence dans les tous les secteurs de la vie courante, le concept
d’éthique en vient à souffrir d’inflation. L’intérêt des domaines les plus différents
pour cette notion, donne souvent lieu à pléthore et aboutit à une compréhension aux
contours plus que flous. À en croire Canto-Sperber, c’est le contenu sémantique du
mot qui s’évapore devant l’utilisation galvaudée de ce terme :
« Le terme éthique s’est vu progressivement privé de son contenu à
force d’être utilisé de façon indifférenciée. La nature du référent,
le contenu de sens que recouvre le terme éthique, est devenu
secondaire, l’essentiel est ce qu’on fait en disant éthique »
(Canto-Sperber, 2002, p.85).
Il est donc nécessaire de réfléchir aux différents aspects qui gravitent autour du
concept d’éthique et lui donnent finalement son sens réel. Ce point nécessiterait un
développement bien plus vaste, à la mesure de la complexité d’une notion peu
saisissable, sans cesse remodelée et redéfinie à la lumière du contexte dans lequel elle
s’insère.
Bien que fort intéressant, cela semble difficilement réalisable ici. Comme je l’ai
déjà mentionné, il faut voir dans l’éthique une remise en question de nos actes et une
interrogation de leurs buts, par-delà nos valeurs. Interrogation qui s’accompagne
d’une mise en réflexion sur notre rapport à l’Autre. Nous tenterons donc une brève
définition, avec les limites que nous venons d’évoquer.
3.2.1 Définition de l’éthique
L’éthique c’est avant tout un choix individuel, entre nos propres conceptions du
bien et du mal. C’est ce qui est estimé comme bon, dans l’héritage aristotélicien de la
visée téléologique de la « vie bonne », mais c’est en même temps, de façon plus
pratique, une forme de penser la globalité pour arriver à des réponses les plus justes
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