L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
3.3.2.2 Le soignant et sa position face au malade
Le soignant est toujours en position dominante face au malade. Sa
responsabilité s’exprime envers une personne fragile, diminuée.
« Nous touchons ici du doigt le degré le plus élémentaire et le plus
concret de la dissymétrie : c’est envers un autrui plus faible,
désavantagé ou menacé, que le sujet éthique se constitue et se reconnaît
responsable, et c’est à cause même de ce fondamental déséquilibre qu’il
consent à s’autolimiter. » (Mueller, 1999, p.309).
Le patient est d’abord celui qui s’expose au soignant, par exemple pour des
investigations plus ou moins douloureuses. Mais il s’expose aussi dans sa nudité. La
relation est asymétrique et attribue d’emblée un pouvoir au soignant, que ce soit par
son savoir, son statut, la vulnérabilité du patient ou l’influence du contexte. Le
soignant est en position dominante parce qu’il dispose d’informations que le patient
n’a pas. Il a une vue d’ensemble sur la situation et ses connaissances et expériences
lui permettent de la comprendre et de l’appréhender. Volontairement ou non, le
patient ne reçoit quasiment jamais l’exhaustivité de l’information et se voit, de ce fait,
dépendant du corps médical, et plus particulièrement du soignant, pour accéder à
une compréhension des choses.
Fry et Johnstone (2002, p.38) soulignent l’importance de la fonction d’avocat de
l’infirmière. Cette fonction va être exercée au travers de différentes tâches :
1. En défendant les droits du patient (devant le médecin, les proches,
l’administration…) ;
2. En informant le patient et discutant avec lui de ses besoins, ses centres
d’intérêts et ses choix ;
3. En respectant les caractéristiques premières du patient, c’est-à-dire sa
dignité, son bien-être, sa sphère privée.
Favoriser l’autonomie du patient, tel est le but recherché, mais cela suppose de
prendre en compte ses ressources, ses choix et par conséquent de lui fournir les
90