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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES<br />

Le découragement menace lorsque, par exemple, <strong>de</strong>s suppressions <strong>de</strong> postes<br />

sont envisagées, alors même que <strong>les</strong> soignants affichent déjà <strong>de</strong>s taux d’heures<br />

supplémentaires très élevés. Que l’on soit investi ou que l’on soit au bord du burnout,<br />

seuls <strong>les</strong> collègues sont là pour ai<strong>de</strong>r. Le mé<strong>de</strong>cin du personnel n’existe que « en<br />

tant que numéro <strong>de</strong> téléphone » en cas d’acci<strong>de</strong>nt du travail, mais il n’y pas <strong>de</strong><br />

suivi du personnel. Selon la praticienne, l’institution est elle-même en souffrance, elle<br />

ne peut donc pas s’occuper encore en plus <strong>de</strong>s individus. Le terme <strong>de</strong> « chaos » est<br />

évoqué pour montrer l’ampleur <strong>de</strong> la désorganisation. Les instances hiérarchiques ne<br />

semblent pas du tout au clair avec le fonctionnement <strong>de</strong>s praticiens formateurs par<br />

exemple, jusqu’à ignorer l’existence <strong>de</strong> certains d’entre eux. La vision d’ensemble est<br />

absente et <strong>les</strong> soignants ont l’impression <strong>de</strong> « jouer aux pompiers » en permanence.<br />

L’exemple est pris d’une collègue en souffrance psychique qui, pour compenser,<br />

s’investit encore davantage <strong>dans</strong> son travail et, par conséquent, s’épuise encore plus.<br />

Elle entre <strong>dans</strong> une psychosomatisation du stress, avec <strong>de</strong>s douleurs dorsa<strong>les</strong> que<br />

notre praticienne attribue au fait « qu’elle en a plein le dos ». Mais, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong><br />

l’équipe, personne ne réalise son malaise et aucune ai<strong>de</strong> n’est lui est proposée sur le<br />

plan institutionnel.<br />

L’absentéisme, en revanche, semble faire l’objet d’une préoccupation <strong>de</strong><br />

l’institution, puisque <strong>les</strong> professionnels concernés se voient appelés chez eux par<br />

téléphone pour un suivi <strong>de</strong> la situation. Certes bien vécu lorsque la confiance est là,<br />

ce suivi peut aussi être interprété comme une forme <strong>de</strong> pression institutionnelle<br />

stigmatisante.<br />

La praticienne accor<strong>de</strong> une importance capitale à la formation et au<br />

développement <strong>de</strong>s connaissances. Ces <strong>de</strong>rnières sont indispensab<strong>les</strong> pour<br />

« s’engager <strong>dans</strong> le combat », lutter contre la routine et gar<strong>de</strong>r la motivation.<br />

Il faut à tout prix éviter <strong>de</strong> sombrer <strong>dans</strong> le défaitisme, mais rester alerte, faire<br />

<strong>de</strong>s « piqûres <strong>de</strong> rappel » à la manière <strong>de</strong>s abeil<strong>les</strong>, protester et se positionner <strong>de</strong><br />

manière argumentée, même si cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong> beaucoup d’énergie. Car, pour cette<br />

soignante, si aucun changement n’intervient, la prise en charge <strong>de</strong>s patients va<br />

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