L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
Lorsque nous observons les différentes mesures entreprises pour défendre
l’identité infirmières ainsi que les écrits qui les accompagnent, force est de constater
que ceux-ci sont très souvent largement axés sur les compétences de l’infirmière, son
savoir et son savoir-faire (technique et relationnel), ses aptitudes
communicationnelles. Mais il est peu fait référence à la dimension collective de la
profession, à son inscription dans une histoire et à la posture à envisager en regard
de cette histoire et du sens, ou de la signification, que l’on souhaite voir se
développer au cœur même de cette profession. L’engagement se situerait, à notre
sens, à ce niveau. Les personnes interrogées, quelle que soit leur fonction, ont en effet
été quasi unanimes pour affirmer que leur identité est à chercher avant tout dans leur
rôle propre, c’est-à-dire dans la dimension d’autonomie, de savoir-être et de relation
spécifique au patient. Si donc les infirmières revendiquent cette identité, il y a alors
lieu d’en faire l’objet d’un engagement ciblé, instillé dès le début de la formation. Les
connaissances axiologiques, pratiques et scientifiques, sont des armes de choix
permettant de mener un combat victorieux vers l’émancipation et la reconnaissance
de la profession.
Fort d’un positionnement argumenté au plan des actions, mais aussi de la
conscience de la profession, les jeunes doivent être invités à s’avancer sur la scène
politique et à devenir des acteurs pour faire évoluer le système de santé. Dans cette
optique, il y a tout un travail de sensibilisation et de légitimation à effectuer, pour
aider les étudiantes à prendre part et à s’impliquer concrètement dans des débats.
Citant Davies, Dallaire (2008) affirme que ce savoir n’est pas mis en valeur à sa
juste mesure. Les soins ne font pas l’objet d’une analyse suffisante et sont
insuffisamment représentés dans les discours publics.
Dès le départ, ces futures professionnelles doivent
« travailler à une meilleure compréhension des soins par le public et,
finalement, poursuivre l’analyse de ceux -ci afin de trouver des moyens
de mieux les développer » (Dallaire, 2008, p.470).
Elles doivent cependant dépasser ce registre purement pragmatique et
instrumental pour expliquer également leur rôle et leurs valeurs au grand public.
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