L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
Les échanges construits au sein du collectif sont autant de débats riches
d’idées et une recherche commune de formes élaborées de conceptualisation
permettant de mutualiser les ressources dans la transformation du travail (Clot, 2005).
Par ailleurs, ces moments de regroupements entre les professionnels sont aussi des
occasions uniques de favoriser la mise en synergie des ressources et l’apprentissage
entre pairs, tel que cela devrait se vivre dans les terrains (Bakker & Demerouti, 2007).
Le souhait de travailler dans une perspective comme celle-ci nous a été réitéré à de
multiples reprises et par des individus issus de nos trois populations. Par ces
rencontres, ils souhaitent permettre, en premier lieu, de répondre à des besoins
pragmatiques dans une démarche herméneutique développée à partir des situations
vécues, pour ensuite ouvrir les écluses d’une réflexion qui s’appuie sur un savoir
scientifique reconnu et non pas sur de simples « recettes » plus ou moins obsolètes et
transmises avec plus ou moins d’exactitude. Avec Houssaye et Cosnefroy, nous
affirmons que « penser le monde (tout comme panser dans un univers de
soignants) nécessite à la fois des ressources conceptuelles et cognitives,
indissolublement liées comme le recto et le verso de la feuille » (2010, p.259), or
ces ressources peuvent être développées au sein du collectif.
Par la mutualisation des ressources, il est possible de potentialiser les
résultats (P2), car la synergie permet d’obtenir un résultat nettement supérieur à la
somme des parties. L’analyse réflexive permet de rendre possible la mise en œuvre
des dispositions cognitives qui vont donner naissance aux formes de réflexion les
plus sophistiquées.
Par ailleurs, elle est aussi un moyen de s’exercer à la réalité, de vivre dans un
espace réduit ce qui se vit dans le réel de l’activité professionnelle. En effet, tout
comme dans son équipe, le praticien réflexif doit trouver sa place dans un collectif et
contribuer à sa consolidation, au renforcement de liens de solidarité que le système
tend à affaiblir. Cette co-construction et cette élaboration d’un sens qui fait consensus
devient une force sans pareille pour les professionnels qui, par ce biais, mettent en
œuvre le principe de « l’union qui fait la force ».
Cette co-construction ne saurait pour autant servir uniquement à développer des
ressources dans le seul but d’améliorer l’adaptation individuelle au contexte. Elle
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