L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

du monde médical.
PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
Cette évolution met un terme aux soins parcellisés et exécutés, jusque-là, plus
ou moins en série. Cette nouvelle conception des soins place le patient au cœur de
l’acte soignant et justifie la mise en place de la démarche de soins, méthode
« scientifique » de résolution de problèmes qui aide l’infirmière à analyser,
comprendre, évaluer les problèmes du patient et à mettre en place les actions
adéquates, en s’engageant car « pour pouvoir résoudre efficacement un pr oblème,
il faut s’impliquer et croire à ce que l’on fait » (Benner, 1995, p.189). À ce
moment-là, l’importance de l’écrit prend aussi une autre dimension et les soignants
sont appelés à rédiger des dossiers comportant les indications nécessaires au bon
suivi thérapeutique du patient.
L’Amérique du nord a été un pas plus loin, en confiant des responsabilités
importantes aux infirmières, légitimées par plusieurs études menées dans les années
1960-1975. Ces études démontraient la capacité des infirmières à prendre en charge
certains domaines de manière autonome et elles obtinrent en conséquence certaines
responsabilités en termes de pose de diagnostics et de certaines autorisations de
prescription, ce qui reste chez nous l’apanage des seules sages-femmes.
Le mouvement des réformes infirmières donne naissance, en France, à deux
mouvements qui semblent contradictoires. L’un conduit à la spécialisation, poussé
par le progrès dans les techniques médicales, alors que l’autre s’intéresse davantage
au processus de santé.
Les spécialisations en soins infirmiers dans les domaines des soins intensifs, de
l’anesthésie ou de la clinique, ont eu des impacts importants tant sur le versant
éducatif des soins, que sur le versant de la pratique dans les systèmes de santé.
L’accent mis sur le processus de santé permet de faire valoir une nouvelle
autonomie de l’infirmière.
En effet, avant les années 70, les manuels utilisés dans les instituts de soins
infirmiers, comportent des cours de morale sur les qualités humaines que les
soignantes doivent posséder et l’obligation d’agir selon ses principes moraux.
Cependant le mouvement de mai 1968 va avoir des effets bénéfiques sur la
profession qui en profitera pour s’émanciper de ce carcan de religiosité qui va de pair
avec la charité et la dévotion.
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