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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

particulières, <strong>de</strong> l’action la moins préjudiciable. C’est <strong>dans</strong> la complexité du<br />

développement <strong>de</strong> notre société que l’éthique trouve réellement tout son sens.<br />

Mais l’éthique c’est aussi la réponse à un processus <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong>s<br />

violations <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme <strong>les</strong> plus élémentaires et ce, pas seulement à l’autre<br />

bout <strong>de</strong> la planète ou <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s situations extrêmes <strong>de</strong> combat avec la vie. Les<br />

injustices et drames que nous pouvons découvrir jour après jour, tout près <strong>de</strong> nous,<br />

sont <strong>de</strong>s atteintes évi<strong>de</strong>ntes à la notion d’éthique, mais notre manière d’envisager <strong>les</strong><br />

<strong>soins</strong> quotidiens, <strong>les</strong> relations <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> jours avec nos patients, nos collègues, est<br />

tout autant empreinte <strong>de</strong> cette pensée éthique.<br />

L’éthique se fixe comme objectif <strong>de</strong> marquer <strong>les</strong> limites, pour nous impliquer<br />

<strong>dans</strong> la responsabilité directe face à notre société et à nos semblab<strong>les</strong>. En ce sens, elle<br />

implique une exigence <strong>de</strong> discernement et une prise <strong>de</strong> responsabilité <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

situations <strong>les</strong> plus anodines mais pour <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> la notion <strong>de</strong> respect reste centrale :<br />

« Respecter, c’est regar<strong>de</strong>r autrui, donc prendre attention à sa situation<br />

réelle. C’est tout le contraire <strong>de</strong> l’indifférence, même polie ! Pour que ce<br />

respect <strong>de</strong>vienne réel, pour que l’être humain accepte <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> soi<br />

pour considérer autrui quel qu’il soit comme une personne, il faut qu’il<br />

soit suscité et nourri par la conscien ce <strong>de</strong> partager un <strong>de</strong>stin commun<br />

qui exige la solidarité. Celle-ci naît en effet <strong>de</strong> la conscience <strong>de</strong><br />

l’appartenance à une commune humanité, où chacun est lié à<br />

l’autre… » (Fuchs, 1996, p.30).<br />

C’est à nouveau la dignité <strong>de</strong> l’être humain, telle que l’a définie Kant, qui prend<br />

sa pleine expression <strong>dans</strong> sa liberté <strong>de</strong> décision, son autonomie, face aux différentes<br />

forces et aux différents intérêts en jeu <strong>dans</strong> la relation thérapeutique. Or, si la dignité<br />

<strong>de</strong> l’humain est communément pensée en lien avec le patient, elle concerne tout<br />

autant le soignant qui est, lui aussi, sujet <strong>de</strong> droits et d’attention. Le soin <strong>de</strong>s autres<br />

ne saurait être déconnecté entièrement du soin <strong>de</strong> soi.<br />

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