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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la relation du patient au soignant, mais aussi du soignant à son rôle<br />

professionnel. Pas un seul domaine <strong>de</strong> ces relations ne saurait lui échapper. Il s’agira<br />

d’avoir conscience <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux niveaux lorsque l’on parle d’éthique <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>soins</strong>.<br />

Mais comment comprendre réellement le contenu sémantique qui se cache sous<br />

ce terme, longuement façonné par l’histoire et l’évolution <strong>de</strong> la société ?<br />

Pour ce faire, il paraît indispensable <strong>de</strong> faire un détour par l’histoire qui éclaire<br />

en partie cette notion et l’évolution qu’elle a connue <strong>dans</strong> <strong>les</strong> courants <strong>de</strong> pensée.<br />

3.1 Éthique et histoire<br />

Tout comme l’histoire <strong>de</strong>s <strong>soins</strong>, l’histoire <strong>de</strong> l’éthique n’est pas récente.<br />

Des écrits tels que L’Éthique à Nicomaque d’Aristote attestent que cette<br />

notion est présente déjà <strong>dans</strong> l’Antiquité. Par la suite cette notion a été mo<strong>de</strong>lée, au fil<br />

du temps, par différents mouvements philosophiques et religieux. Cette influence<br />

multifactorielle explique aussi la relation étroite, parfois confondue, avec la notion <strong>de</strong><br />

morale. L’histoire nous donne un éclairage diachronique essentiel pour savoir ce que<br />

l’homme contemporain entend aujourd’hui par le terme « éthique ».<br />

D’un point <strong>de</strong> vue purement étymologique, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux termes « morale » et<br />

« éthique » ont une signification i<strong>de</strong>ntique. L’un trouve ses origines <strong>dans</strong> la langue<br />

latine : morale : <strong>de</strong> l’adjectif latin moralis, lui-même dérivé <strong>de</strong> mores, « <strong>les</strong> mœurs »,<br />

tandis que le second est d’origine grecque, éthos et recouvre à peu près le même<br />

sens : « coutume, mœurs, habitu<strong>de</strong> ». Aristote a mis en évi<strong>de</strong>nce l’importance <strong>de</strong><br />

l’habitu<strong>de</strong> <strong>dans</strong> la construction <strong>de</strong>s qualités éthiques <strong>de</strong> la personne. On trouve<br />

cependant en grec l’homonyme êthos qui signifie « séjour habituel, habitat,<br />

<strong>de</strong>meure <strong>de</strong>s animaux » (Blon<strong>de</strong>au, 1986, p.5).<br />

Si donc <strong>les</strong> termes grecs et latins ont au départ une signification i<strong>de</strong>ntique, leur<br />

usage et leur portée sémantique vont prendre une dimension différente au cours <strong>de</strong><br />

l’histoire. Pour Hegel, par exemple, l’éthique se rapporte à l’organisation objective<br />

<strong>de</strong>s rapports sociaux, alors que la morale énonce <strong>les</strong> principes <strong>de</strong> l’agir individuel et<br />

concerne donc l’intention subjective (Hegel, 1941, p.43).<br />

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